Au cœur des forêts boréales du Canada, bien avant les chemins de fer et les voix humaines, vivaient de discrètes créatures que peu de gens ont réellement vues : les Nyk des bois.

Ces êtres miniatures, hauts comme une pomme de pin, sont faits d’un mélange de feuilles sèches, de mousse vivante et d’une chair douce et tiède comme le ventre d’un petit animal. Leurs yeux, toujours bruns, grands et humides, rappellent ceux d’un faon surpris sous la pluie. Ce regard, disent les anciens, peut faire taire la peur chez l’enfant et éveiller la honte chez celui qui maltraite la terre.

On raconte que les Nyk naissent là où la forêt est la plus intacte. Chaque printemps, lorsque le gel cède enfin et que les érables pleurent doucement dans les seaux d’étain, une brume particulière descend entre les arbres. Si elle touche une pierre ronde entourée de feuilles mortes intactes, un œuf de Nyk, minuscule et translucide, éclot en silence. Le Nyk ne pleure pas, ne crie pas, mais s’étire lentement vers la lumière, prêt à surveiller le territoire qui l’a vu naître.

Les Nyk n’ont ni maison fixe ni clan. Ils vivent dans les creux des racines, dans le duvet des nids oubliés, sous les champignons larges comme des parapluies. On peut les voir parfois glisser entre les fougères à la tombée du jour, ou perchés sur le dos d’un cerf, les bras tendus au vent.

Mais les Nyk ne sont pas des esprits neutres : ils choisissent. Ils aident ceux qui aiment sincèrement la nature — pas seulement ceux qui la visitent, mais ceux qui lui parlent, qui la soignent, qui la défendent. Le trappeur qui remercie la forêt avant chaque prise, le promeneur qui ramasse le plastique d’un autre, ou l’enfant qui arrose une souche comme on arrose une tombe : ceux-là peuvent un jour voir un Nyk.

Lorsqu’un humain est égaré dans la forêt mais que son cœur est calme, un Nyk peut venir. Il grimpe sur son épaule, souffle un vent chaud à son oreille, et d’un geste de ses bras feuillus, il indique la bonne direction. D’autres fois, il laisse des traces étranges sur le sol — des empreintes de feuilles en forme de cœur, ou des champignons disposés en cercle — pour guider celui ou celle qui saura les lire.

Les bûcherons irrespectueux, les chasseurs cruels, ceux qui se croient seuls dans la forêt, eux, les Nyk les ignorent. Mais certains racontent que, lorsqu’ils se montrent vraiment destructeurs, les Nyk se retirent, et les arbres eux-mêmes deviennent hostiles. Le silence devient lourd. Les chemins, instables. Des racines apparaissent là où il n’y en avait pas, et des cris d’animaux morts résonnent sans source.

Une vieille légende algonquine parle d’un garçon muet qui sauva un Nyk prisonnier d’un piège à collets. En retour, il reçut le don de comprendre la voix des corneilles, messagères de la forêt. D’autres parlent d’un Nyk qui pleura sur une bûche carbonisée, et de cette larme naquit un érable d’or, aux feuilles jamais tombées.

Aujourd’hui encore, certains forestiers du nord déposent une noix ou un bout de tissu sous les grands pins avant de partir. Ce sont des offrandes silencieuses pour les Nyk — au cas où. Car on ne sait jamais quand la forêt décidera de répondre.

Une réflexion sur “Le Mythe des Nyks des bois

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