Dans la nuit du 2 au 3 novembre, un événement pour le moins troublant a ébranlé les habitudes bien rodées du quartier de Southwark : la Pension de la Loutre Bleue, établissement centenaire réputé pour « l’excellence de sa discipline », a fermé ses portes sans avertissement, ni mot officiel des autorités.
Les habitants de Blackbell Street, où se trouve l’institution, ont rapporté avoir vu plusieurs silhouettes encapuchonnées s’introduire dans la pension aux environs de minuit. Aucun bruit notable, pas d’incendie, pas de course-poursuite. Mais au matin, les grilles étaient cadenassées, les fenêtres murées, et l’enseigne démontée. Comme si le lieu n’avait jamais existé.
Madame Talbott, directrice depuis 17 ans, aurait été victime d’un « soudain malaise », selon des sources hospitalières. Elle serait actuellement en convalescence à l’Institut Saint-Bresson, sous surveillance discrète. Sa vie ne serait pas en danger, bien que son état serait « confus et passager », d’après les soignants.
Mais alors pourquoi une fermeture aussi brutale ? Pourquoi aucune déclaration de la mairie ou du bureau des placements d’enfants ?
Des rumeurs — insistantes — circulent. Certains évoquent une opération nocturne de nettoyage. D’autres parlent de bruits étranges venus des sous-sols, de documents brûlés dans la cheminée principale et d’enfants absents du registre officiel, introuvables depuis des mois. Un ancien élève, sous couvert d’anonymat, a soufflé à notre rédaction cette phrase glaçante :
« On n’apprenait pas à lire là-bas. On apprenait à oublier. »
Des voix commencent à s’élever pour demander une enquête publique, notamment du côté de la Guilde des Sœurs de la Vérité Éparse, souvent alertée lorsqu’il est question de maltraitance institutionnelle.
Une chose est sûre : on ne ferme pas un établissement aussi grand, aussi ancien, sans raison valable. À moins que les raisons, justement, n’aient été trop valables… et trop inavouables.

Xander Dhale