Je ne sais pas pourquoi j’écris cela, peut-être parce que j’ai peur d’oublier… ou d’être oubliée.

Fildo, mon brave chien, a toujours répondu à mes sifflements. Même au plus fort des nuits d’orage, même quand tout le monde me disait de me taire. Il revenait toujours. Loyal. Fidèle. Plus que bien des hommes ici.

Depuis qu’il est mort… eh bien, c’est étrange. Je continue de siffler. C’est idiot, je le sais. Mais parfois, je jurerais entendre ses pattes sur les carreaux. Parfois, je sens une présence derrière moi, comme s’il s’asseyait, guettant un ordre.

Il avait une tâche, vous savez. Une petite mission de rien du tout : emporter avec lui la fausse clé. Pas la vraie. Oh non ! Celle-là, personne ne pouvait y toucher. Même moi, j’en ai eu des frissons rien qu’en l’approchant.

Le problème, voyez-vous… c’est que le sifflet a brisé. Je l’ai laissé tomber, ou c’est peut-être lui qui l’a brisé pour que je cesse d’appeler. Depuis, je cherche. Si seulement je pouvais siffler avec la même vibration, la même fréquence que ce fichu sifflet d’os… Peut-être que Fildo viendrait. Peut-être qu’il m’aiderait. Peut-être qu’il me la montrerait, cette satanée clé.

Mais j’ai la gorge sèche, et les souvenirs trop lourds. Si un jour je trouve un sifflet, j’irais sur la gallerie externe Ouest.

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