


Lieu de vie : Požega, Serbie
Âge : 27 ans
Occupation : Ancien sénéchale, aujourd’hui « redempteur par la torture mentale »

Né le 15 novembre 1470 dans une vallée isolée de la Šumadija, Јордан sert dès l’enfance la maison Despotović. Promu sénéchale, il découvre en 1497 que son seigneur immole des orphelins pour conjurer de prétendues sécheresses. Incapable de rassembler des preuves — les villageois craignant l’Église plus que la vérité — il venge les enfants en brûlant, et torturant le seigneur. Mais l’Église voit dans cet acte un sacrilège : traître à Dieu, il est jugé sans appel, maudit, et sa tête roule sur la place de Požega devant les cloches du couvent Saint‑Sava.
C’est alors que Belzebuth perçoit la fureur lumineuse de son âme : il l’extirpe du voile de la mpour pour en faire le tout premier démon de la torture psychique. Réanimé, Јордан prend la route du Danube, quittant la Serbie pour sculpter la douleur des assassins, tyrans et menteurs qu’on lui livre. Il refuse pourtant la souffrance stérile : chaque supplice doit conduire à une confession sincère, voire à un début de rédemption. Les siècles passent ; partout son passage laisse des rumeurs — une silhouette austère, la main droite gantée de fer, qui murmure plus qu’elle ne hurle. Pourtant, chaque âme absoute rappelle à Јордан les enfants qu’il n’a pas pu sauver ; il s’inflige alors ses propres tourments, persuadé qu’aucun pardon ne saurait éponger son crime d’avoir échoué à convaincre les vivants.
Une fois par scène, Јордан peut infliger une vision mentale à un adversaire ; la victime revit chaque faute qu’elle a commise, subissant 1 tour de paralysie narrative. Si elle avoue ou répare, elle regagne la moitié de ses points de volonté ; sinon, elle subit un malus permanent de –7 à toutes actions sociales jusqu’à nouvel acte de pénitence.
Lieu de vie : Easthallow
Âge : 13 ans (né le 20 février 1984)
Occupation : Enfant des rues

Liam Drake a passé la moitié de sa jeune vie à arpenter les ruelles froides et les égouts tièdes de Easthallow. Né le 20 février 1984, il est rapidement confié à une première famille d’accueil, puis à une deuxième… puis à trop d’autres. Aucun foyer ne le garde. Trop silencieux, trop étrange, trop éveillé, disent-ils. Alors un matin, à six ans à peine, il prend la fuite.
Depuis 1990, Liam vit dans la rue. Il dort sous des porches, dans des caves d’immeubles à moitié murées, ou dans les wagons rouillés des entrepôts ferroviaires. Il est connu des policiers du quartier, mais ceux-ci ferment souvent les yeux : Liam ne vole pas. Il troque. Il aide. Il sourit. Il comprend ce que les gens ont besoin d’entendre. Personne ne comprend pourtant la peine immense qu’il traîne derrière son regard calme.
En 1996, les disparitions commencent. Des enfants de la rue, ses amis, s’évanouissent sans explication. Liam observe, trace les mouvements, prend des notes sur des emballages froissés. Il soupçonne la station abandonnée, et cherche conseil auprès de Claudius Wiseford, un vieux libraire excentrique fasciné par les plans anciens. Avec une onde oubliée, Liam retrouve des trajets souterrains inconnus.
Mais il se rapproche trop. En 1997, il disparaît à son tour. C’est Erzadon qui le retrouve, mais il a déjà presque tout compris. Compris que les ombres qui enlèvent des enfants n’étaient pas humaines, mais surnaturelles. Liam était spécial — et personne ne savait encore à quel point.
Une fois par scène, Liam peut repérer un élément du décor oublié, masqué ou négligé par les autres — un passage, une fissure dans un système, un motif crypté. Ce pouvoir fonctionne uniquement dans des lieux urbains liés à la pauvreté, à la négligence ou à l’ombre sociale.
Lieu de vie : Glenkirra, petit bourg côtier à 40 km d’Édimbourg (1990 – oct. 1997)
Nom & Prénom : Emily O’Phelan
Âge : 26 ans au moment du départ (née le 14 octobre 1971)
Emploi / Occupation : Enseignante d’histoire et de catéchèse

Diplômée avec mention très bien de l’Institut Saint‑Brigid, dans son Irlande natale, Emily O’Phelan accepte dès 1993 un poste d’enseignante à Glenkirra, un port écossais balayé par les vents du Firth of Forth. La première année, elle goûte au rêve : vie simple, classes pleines d’esprits curieux, soirées de musique gaélique au pub local. Mais peu à peu, l’idylle se fige. Le programme d’histoire tourne en boucle, la catéchèse s’automatise, et les pupitres semblent réécrire la même rédaction chaque trimestre. Emily, pourtant avide de grands récits, sent son propre chapitre se refermer sans épilogue.
À l’automne 1997, tandis qu’elle corrige des dissertations médiocres, un pamphlet glisse du tas de copies : « Easthallow — la ville de la brume vous attend ». La promesse d’un poste mieux rémunéré, le mystère d’une cité lointaine, et l’intuition — presque magique — d’un destin qui l’appelle. Le 14 octobre, jour de ses 26 ans, elle vend sa maison, annonce sa démission, et réserve un vol transatlantique. Sa décision est si soudaine que le directeur croit à une blague. Pourtant, fin novembre, Emily foule la neige canadienne d’Easthallow, prête à réinventer son cours d’histoire dans une ville qui n’apparaît sur aucune carte touristique.
Ici, entre bâtiments de brique et nappes de brouillard, elle pressent un souffle neuf : élèves à réconcilier avec leurs racines, légendes locales à décrypter, et — peut‑être — la clé d’un vide intérieur resté trop longtemps inexploré. Emily O’Phelan n’a plus seulement l’ambition d’enseigner le passé ; elle veut l’éclairer à la lueur d’un futur enfin mouvant.
Statistiques sociales
Une fois par scène, Emily peut évoquer un épisode historique si intensément que tous les témoins s’en sentent acteurs : doutes dissipés, horizons élargis, et — pendant quelques instants — la certitude collective que le présent peut être réécrit.
Lieu de vie : Base militaire d’Elgin — Ontario (1992‑1997)
Âge : 22 – 27 ans durant la période militaire
Emploi / Occupation : Caporal‑chef (infanterie)

Né le 1 juin 1970, jumeau d’Astariel, Erzadon Onophrius grandit sous l’autorité martiale d’un père officier. À dix‑huit ans, il s’engage sans hésiter. De 1992 à 1997, il sert sur la base d’Elgin, en Ontario, sous les ordres du commandant Kaito Yeung, réputé pour sa discipline impitoyable. Au début, Erzadon se complaît dans les manœuvres : le tumulte des exercices, l’odeur de la poudre, la loyauté d’escouade forment un cocon où il croit oublier la peur. Mais bientôt, une succession d’opérations classées et d’“incidents” dissimulés l’érode.
Yeung exige l’obéissance absolue ; certaines nuits, des escouades disparaissent du rapport officiel, et des rituels étranges ponctuent les rounds de garde. Erzadon note, collecte, archive. Quand un soldat est retrouvé sans ombre sous un réverbère, la certitude d’être lui‑même morcelé s’installe : il se sent vidé, mu par une volonté étrangère. À l’été 1997, il franchit la ligne : il déserte, mais laisse derrière lui un dossier soigneusement monté qui incrimine Yeung. Cette précaution, plus que la peur, le protège de toute poursuite.
Le même mois, un pamphlet vantant “Easthallow, la ville de la brume” tombe d’un panneau d’affichage. Entre l’appel obscur de cette brume et l’invitation inattendue d’Astariel, le choix est limpide. Il rejoint son jumeau dans le Nord, s’installe à quelques rues du duplex d’Astariel et accepte un poste de sécurité civile — une fonction modeste, mais qui lui permet de veiller sur les rues sans brandir d’arme. Easthallow n’effacera pas les cicatrices, mais la brume pourrait offrir une forme de reconquête : réapprendre la chaleur d’un regard, sentir à nouveau le poids rassurant de sa propre ombre.
Une fois par scène, Erzadon peut se mouvoir tel un souvenir effacé : quiconque le poursuit ou le surveille oublie momentanément sa présence, comme si l’espace qu’il occupe se vidait de sens. Cet effet persiste jusqu’à ce qu’il parle ou touche un individu, laissant derrière lui un vide glaçant — la trace de l’homme qui, jadis, faillit perdre son humanité.
Lieu de vie : Joutel (1988–1997)
Âge : 18–27 ans durant la période à Joutel
Emploi / Occupation : Travailleur de rue diplômé

Né le 1 juin 1970 à Easthallow, Astariel Onophrius grandit sans ancrage, son frère Erzadon disparu dans les engrenages militaires. Très tôt, Astariel développe un instinct rare pour la détresse humaine. Il entreprend des études en intervention psychosociale, puis accepte en 1988 un premier poste à Joutel, un village nordique presque oublié entre Amos et Matagami. C’est un poste bien rémunéré pour l’époque, surtout pour un jeune diplômé. Mais sur place, la réalité est autre : la ville est en train de mourir, rongée par la fermeture prochaine de la mine et l’isolement géographique extrême. Les jeunes y errent dans un climat de désespoir, et la toxicomanie y fait rage.
Astariel se dévoue entièrement. Il devient le pilier silencieux de toute une génération à la dérive. Il organise des groupes d’écoute, offre un toit provisoire, trouve des ressources là où il n’y en a plus. Mais son employeur, bien qu’ayant vu son efficacité, ne le considère pas comme une personne mais comme une ressource malléable. Peu à peu, on lui demande des tâches absurdes : nettoyer les locaux à minuit, vider les poubelles sous la pluie, déneiger seul les escaliers. Ces gestes, aussi humiliants qu’isolés, finissent par miner le peu d’équilibre qu’il avait. Son travail de rue l’épuise, non par sa vocation, mais par l’indifférence de ceux qui l’emploient.
Un soir, il découvre dans le bac de recyclage une lettre adressée à son patron, mentionnant une opportunité d’emploi à Easthallow pour des travailleurs de rue spécialisés. Saisi d’une intuition aussi brûlante qu’irrationnelle, il décide de suivre cette piste. Il démissionne, malgré les promesses de réévaluation de ses conditions.
Avant son départ, il entreprend des recherches pour retrouver Erzadon. Il passe des jours à appeler des bases militaires, jusqu’à obtenir une voix, une piste, un numéro. Et une voix familière, presque oubliée. Il propose à son frère de tout recommencer ailleurs. Erzadon accepte.
Arrivé à Easthallow en 1997, Astariel investit ses économies dans un grand duplex où il vivra seul. Il décroche le poste convoité, enfin reconnu à sa juste valeur. Il fait même engager Erzadon dans une structure parallèle, lui offrant à son tour une porte de sortie. Easthallow ne sera pas le paradis, mais ce sera un commencement. Et Astariel, pour la première fois, sent que sa lumière peut grandir sans se consumer.
Une fois par scène, Astariel peut ancrer un moment de détresse dans un espoir tangible. Tous les personnages présents regagnent une forme de clarté, de paix intérieure ou de résilience face à l’effondrement. Cette lumière sociale ne dure que tant qu’il reste proche… mais les changements qu’elle provoque peuvent, eux, être irréversibles.
Les White Mist sont des entités nées de la brume glaciale du volcan Glacembrase. Il ne s’agit pas de créatures vivantes à proprement parler, mais d’infections du froid, façonnées par la Reine Éternelle pour étendre son influence. Sans forme définie, leur corps est composé de vapeurs translucides en perpétuelle mouvance, donnant l’illusion d’une silhouette humaine noyée dans le brouillard.

Son comportement
Ils errent sans bruit, en quête de chaleur qu’ils considèrent comme une offense. Leur passage est souvent précédé par une baisse brutale de température et une buée blanche qui s’insinue sous les portes. Ils obéissent à la volonté de la Reine Éternelle, traquant les sources de vie ou de feu. Ils n’attaquent pas toujours immédiatement : parfois, ils observent longtemps avant de fondre en silence sur leur proie.
Son ou ses lieux de vie
On les rencontre uniquement dans les zones infectées par la brume de Glacembrase, notamment près du cratère, sur les rives gelées à l’est de Londres, ou dans les bâtisses contaminées par le souffle de la Reine Éternelle.
Ses caractéristiques
Lieu de vie : Soho, Londres
Âge : 9 ans
Emploi/Occupation : Enfant, apprenti curieux du paranormal

Rupert Talbot est le fils de Fiona Talbot et le petit-fils de Lysander Fex, un homme réputé pour ses recherches occultes, et de Clarissa Talbot. Bien qu’humain, son grand-père Lysander prétend que Rupert porte en lui un sang endormi de Sanguinem, une lignée ancienne et mystérieuse liée aux forces occultes. À seulement neuf ans, Rupert nourrit une fascination secrète pour la magie et le monde paranormal, passions qu’il cache soigneusement à sa famille, très réticente à tout ce qui touche à cet univers.
Résidant dans le quartier populaire de Soho, Rupert mène une double vie discrète. Sous le regard vigilant de sa mère, il revêt toujours des vêtements nobles, héritage d’une famille aux racines aisées, mais dès qu’il est seul ou avec ses amis, il préfère des habits simples et confortables, plus adaptés à ses explorations et à sa vie d’enfant des rues.
Il a une sœur aînée qui est partie étudier en Écosse, éloignée des intrigues familiales londoniennes. Malgré son jeune âge, Rupert s’est lié d’amitié avec plusieurs orphelins Ramharr – Ephraim, Mira et Élira –, enfants aux cornes étranges et aux dons particuliers, qui partagent avec lui le goût de l’aventure et du secret. Son fidèle compagnon canin, un chien d’une douceur rare, l’accompagne dans ses escapades, apportant un peu de réconfort dans son quotidien.
Rupert est un enfant vif d’esprit, curieux, qui cherche à comprendre les forces invisibles qui régissent son monde, bien que conscient que cette quête doit rester cachée pour ne pas susciter la désapprobation familiale.
Rupert, malgré son jeune âge, possède une sensibilité rare aux phénomènes occultes latents, ce qui lui permet de percevoir des présences ou des émotions cachées que d’autres ne remarquent pas. Cette aptitude se manifeste par de petites intuitions ou des rêves prémonitoires, offrant des indices précieux dans les enquêtes.
Référence croisée : Catherina.
Rédigé par : A.V. Arthurs
Statut : Sujette centrale – Objet de réincarnation active
Aucun acte de naissance. Aucun contrat de foyer. Aucun baptême, aucune signature.
Rien dans les brumes, rien dans les os. Un néant administratif. Une coquille qui respire.➤ Elle ment ? Non. Trop vide pour mentir.
➤ Ils n’ont peut-être jamais existé.
[note en marge, encre noire :]
« Une chose née d’un rêve laisse peu de traces sur le papier. »
Cadavre féminin, peau terne, Humanoid
Même goût. Identique à Élira. Même texture des tendons, même chaleur dans la langue.➤ 91% de résonance aurique. Testé deux fois.
➤ Elle a le même goût qu’un corps inconnu, trouvé sans nom. Élira elle et le Test 122R sont tout les trois la même personne ou de même famille…
➤ Couleur de yeux identique
➤ Cicatrice sourcilière gauche.
➤ Peau de Porcelaine ➤Cheveux d’un noir jet
Mais elle ne rit pas comme elle.
Et surtout :
➤ Elle me regarde sans amour. Juste avec du jugement. cette Élira est pas ma Catherina, mais… mais….
[biffé trois fois :]
« C’est pourtant elle. Il ne manque rien. Sauf le souvenir. »
Depuis deux ans, j’enlève celles qui lui ressemblent.
➤ 11 au total.
➤ 8 mortes. 2 irrécupérables. 1 conservée – « la dormante », je l’ai bien cacher dans la tour ou les nuit son infinie.
Les Kellthorn, eux aussi, ont tenté.
➤ Un double. Corps rêvé. Sans traits. Une poupée en chaleur sans regard.
[note griffonnée :]
« Je comprends maintenant. Le corps, on peut le refaire. Le visage, jamais. Le visage… c’est la punition. »
Elle est Catherina.
Ou elle la contient.
Ou elle la cache, comme une pierre dans un fruit.
Amanda l’a laissée en vie. Pourquoi ?
➤ Pour me punir ?
➤ Pour me guider ?
➤ Pour me dire qu’elle avait gagné ?
Je ne sais plus si je veux la tuer, l’aimer, ou la vider.
➤ Si je peux la déconstruire… je retrouverai ma fille.
➤ Si je peux la vider lentement… je la referai à l’envers.
[en bas du feuillet, griffé dans le cuir avec une lame :]
« Je la reverrai. Même si je dois la reconstruire à partir d’elle. Même si elle hurle. Même si elle me regarde comme si j’étais déjà mort. »
« On me dit que j’ai échoué. Mais j’ai vu des dieux tomber pour moins qu’un rire d’enfant. Si les flammes ont pris mes fils, si l’oubli a volé mes jumelles… alors moi, je volerai la mort à la mort. Catherina est à moi. Elle est toujours mienne. »
« Quand je l’aurai retrouvée, le monde saura pourquoi je marche encore. »