Numéro de dossier : #RKH-20931-A

🏥 Dossier patient – Hôpital des Quatre Anges Sacrés
📌 Ville : Cité d’Argent
👤 Nom : Mira Kelthorne
📅 Âge : 13 ans
📈 Poids : 28 kg (dont 15 kg attribués aux excroissances cornées Ramharr)
📑 Numéro de dossier : #RKH-20931-A
📅 Date d’admission : [Lundi le Second De Décembre 1799]
🩺 Médecin référent : Dr. R. Northstar

🧠 Diagnostic neurologique

Observation :
À la suite de l’accident (cause exacte à déterminer), Mira a subi un choc crânien modéré, sans fracture osseuse, mais avec lésion interne subtile sur le lobe temporal inférieur droit, détectée via spectroscopie magique cérébrale.
Cette zone étant associée à la reconnaissance faciale et mémorielle des identités sociales, des symptômes transitoires ont été observés :

  • Prosopamnésie : incapacité temporaire à se souvenir des visages connus.
  • Anomie sociale : oublis fréquents de noms propres, même proches (soignants, famille, protecteurs).
  • Durée estimée : symptômes aigus sur 4 à 7 jours. Lente régression prévue en 2 semaines.

🫀 Diagnostic cardio-respiratoire

Observation :
Mira Kelthorne a subi un arrêt cardiaque de 4 minutes et 17 secondes, consécutif à un effondrement multi-organique (voir section abdominale).
Réanimation effectuée par défibrillation occulte + perfusion de chlorélixir.
Récupération complète des fonctions cognitives supérieures constatée après stabilisation, mais vulnérabilité cardiaque résiduelle à surveiller pendant 3 lunes.


🫃 Diagnostic abdominal et génito-viscéral

Observation :
Impact abdominal majeur (probablement coup ou compression localisée).
Résultats de l’examen chirurgical :

  • Rupture de l’utérus prépubère
  • Destruction des trompes et de l’ovaire gauche par hémorragie interne
  • Nécrose partielle de l’ovaire droit constatée au 2ᵉ jour post-trauma.

Conclusion irréversible :
Infertilité permanente. Mira ne pourra biologiquement porter d’enfant.


🦴 Données morphologiques

  • Taille : 1,42 m
  • Masse osseuse et densité normale pour une Ramharr pré-adolescente
  • Cornes d’un poids combiné de 15,2 kg (non touchées)
  • Masse corporelle hors excroissance : ~13 kg — poids préoccupant. Une fragilité corporelle constitutionnelle est suspectée. Prévoir renforcement nutritionnel en phase de récupération.

📋 Remarques finales du Dr. R. Northstar

Mira Kelthorne présente un profil neurologique et organique profondément marqué par l’accident, mais son système cognitif reste globalement intact. Sa capacité de résilience émotionnelle semble exceptionnelle — probablement due à une structuration affective Ramharr renforcée.
Le deuil biologique (infertilité) devra être accompagné sur le long terme. Nous recommandons un suivi psychomagique continu. Mira reste une enfant brillante, même si elle ne se souvient plus, pour l’instant, de nos noms.

Erzadon Onophrius

Lieu de vie : Easthallow – Canada, Qc
Âge : de 0 à 3 ans
Occupation : Aucune
Parents : Jhordan Onophrius & Élona Wickside

« Je suis né deux fois… mais j’ai laissé mon ombre à la première. »

Erzadon Onophrius était plus léger, plus frêle que son frère aîné. Lorsque ses bras furent recueillis par le docteur Northstar, aucun souffle ne s’en échappa. Aucun cri, aucune chaleur. Il fut déclaré mort-né, et comme tous les enfants ainsi, son essence glissa doucement dans le Vide – cet espace au-delà des mondes, au-delà même de l’oubli.

Dans ce lieu sans nom, suspendu hors du temps, une femme attendait. Connue seulement sous le nom d’Oracle, elle accueillit l’enfant sans âme contre sa poitrine et entonna une berceuse ancestrale, tissée de silence, de paix et d’échos éteints. Erzadon s’apaisa. Il s’y sentit bien. Trop bien. Une part de lui voulut y rester à jamais.

Mais la magie d’Astariel, son frère né quelques instants plus tôt, le rappela à la vie. Le fil du souffle fut rattaché. Pourtant, l’ombre d’Erzadon ne revint jamais. Elle resta dans le Vide, lovée contre cette présence féminine qui, dès lors, devint sa véritable mère. Cette odeur, cette chaleur, cette voix… rien sur terre ne l’en approchera jamais. Pour Erzadon, Élona n’est qu’une gardienne tendre, une gouvernante attentionnée avec qui son père aurait partagé une aventure, dans l’attente du retour de la seule qu’il nomme Mère.

À son retour dans notre monde, l’enfant hurla. Ce n’était pas un cri, mais un appel abyssal, un grondement qui franchit les dimensions, faisant frémir les miroirs, les corbeaux, et les banshees de la Terre entière. Ce cri n’était pas humain. Il ne l’a jamais été.

Et cela, on aurait dû le deviner dès le premier regard : Erzadon naquit avec les yeux d’un démon, aux iris orangés et fendus, hérités de son père, Jhordan Onophrius, dont le sang porte le sanguinem de la torture. Les cheveux noirs du nourrisson formaient déjà des mèches épaisses, presque huileuses, et ses paupières semblaient lourdes de rêves qu’un enfant ne devrait pas connaître.

Depuis, Erzadon grandit dans une distance étrange. Il dort beaucoup. Parle peu. Et quand il rêve, il murmure parfois la berceuse de l’Oracle… dans une langue perdue aux vivants.

  • Statistiques sociales (âge 0 à 3 ans)
  • Charisme brut : •••○○
  • Persuasion : ••○○○
  • Dissimulation sociale : •••••
  • Intuition sociale : •••○○
  • Influence de l’ombre : •••••
  • Empathie brute : •••○○
Compétence unique : 🌘 Berceuse de l’Oracle

Lorsqu’il est en détresse ou plongé entre veille et sommeil, Erzadon peut invoquer l’écho du Vide. Cela endort ou apaise les êtres sensibles autour de lui (sauf les morts ou les possédés), mais laisse une ouverture minuscule vers l’ombre qu’il a laissée derrière… et ce qui l’habite désormais.

Astariel Onophrius

Lieu de vie : Easthallow – Canada – QC
Âge : de 0 à 3 ans
Occupation : Aucune
Parents : Jhordan Onophrius & Élona Wickside

« Certains enfants naissent. D’autres reviennent. Mais rares sont ceux qui ramènent les autres avec eux. »

Le 1er juin 1970, à 3h14 du matin, sous les orages magnétiques d’une nuit peu ordinaire à Easthallow, Élona Wickside mit au monde un garçon d’une taille exceptionnelle. Poids de naissance : 8,03 kilos. Premier-né de la fratrie, Astariel Onophrius ouvrit les yeux avant même d’avoir pleuré, observant le monde avec une lucidité que l’on n’attend pas d’un nouveau-né.

Mais ce fut à la naissance de son frère jumeau, Erzadon, que l’impossible se produisit. Erzadon ne pleura jamais. Mort-né, disaient le docteur Northstar. Pas de souffle, pas de battement. La douleur s’abattit sur la salle, brève mais tranchante. Et puis, dans l’ombre de l’instant, le cœur d’Astariel vibra d’une onde qu’aucun mage ne pourrait expliquer. Une magie silencieuse et première s’échappa de lui, trouva son jumeau, et le ramena.

Cet événement, aujourd’hui consigné dans les archives d’Easthallow, porte le nom de la Scission du Premier Souffle – un phénomène unique durant lequel une fissure mauve se dessina dans le ciel nocturne, au-dessus des tours de granit et des dômes usés de la vieille ville. Un royaume parallèle y fut entraperçu : miroir distordu d’Easthallow, hanté par des versions corrompues des Cristaux d’Onophrius. Elliott Donnagann, puissant sorcier, osa franchir la fracture. Il ne laissa qu’un mot à son retour :

« C’était notre monde, mais ravagé. Les Cristaux pleuraient une magie que je ne comprends toujours pas. »

Et pourtant, personne ne soupçonna Astariel. L’enfant grandit paisiblement, sans le moindre signe de don magique. Ses parents, soulagés de voir leurs deux fils vivants, ne soupçonnèrent jamais que le miracle venait du premier-né, pas du second. Ce secret – tissé dans la chair, gravé dans l’éther – resta enfoui, attendant son heure.

  • Statistiques sociales (âge 0 à 3 ans)
  • Charisme brut : •••○○
  • Persuasion : •••○○
  • Dissimulation sociale : ••••○
  • Intuition sociale : ••○○○
  • Influence de l’ombre : ••••○
  • Empathie brute : •••••
Compétence unique : 🌀 Vestige du Premier Souffle

Une fois par scénario, si un être vivant est sur le point de mourir, Astariel peut invoquer la résonance du souffle originel, forçant la réalité à lui offrir une seconde chance. Cette action perturbe légèrement la Dualité, attirant parfois l’attention des entités de l’autre côté.

Rapport de synthèse – Sujet 44C : Mira

Clinicienne responsable : Gloria Álvarez
Date : [Confidentiel]
Établissement : Institut de Moltenrivers – aile Est, salle d’observation B4

Observation générale :
Le sujet est une adolescente fine et droite, posture impeccable, regard soutenu mais émotionnellement lisse. Sa diction est claire, parfois élégante, presque théâtrale. Elle ne semble pas chercher à dissimuler ce qu’elle est, mais plutôt à redéfinir constamment le cadre de ce qu’on lui demande. Aucun signe de panique ni de nervosité corporelle, sauf un éclat de rire déplacé à la troisième question.

Elle semble contrôler le récit plutôt que le subir, et il est probable qu’elle ait déjà anticipé l’essentiel des questions avant de s’asseoir. L’ensemble du discours dénote une maîtrise défensive des affects, où le langage sert de filtre narratif.


Profil psychique provisoire :
Mira présente des signes de dissociation émotionnelle avancée, mais sans rupture logique : ses réponses suivent une trame maîtrisée, rationnelle, parfois trop rationnelle. Le déni direct des faits violents (cf. ingestion du demi-frère) est immédiatement suivi de formulations neutres ou positives liées à la cuisine, ce qui suggère un cloisonnement psychique actif, probablement construit très tôt.

Il faut noter l’emploi du pronom “nous” dans la réponse à la question 5 (« aucune créature ne nous a félicité »). Ce glissement grammatical témoigne d’une conscience fractionnée, possiblement bipartite, avec une cohabitation partielle ou totale d’une autre instance psychique. La négation du prénom du frère, ajoutée à une réaction physiologique modérée à l’odeur du rôti, renforce l’idée d’un événement cannibale réprimé mais non effacé.

La question 9, volontairement floue, visait à provoquer une réponse symbolique : Mira contourne cette attente en répondant par l’usage pratique de ses mains (le piano), ce qui est typique d’un mécanisme de défense par la compétence. Cela peut évoquer une stratégie de reconquête de maîtrise après un traumatisme corporel.


Analyse par item :

  • Q1–Q3 : Négation floue, déni verbal accompagné d’un rire nerveux → refoulement actif ou événement disloqué de la mémoire.
  • Q4–Q6 : Recentrage immédiat sur la cuisine comme expression artistique → sublimation du geste violent par l’esthétique. L’idée d’être regardée pendant l’acte culinaire semble centrale.
  • Q7–Q8 : Aucune image du frère n’est revendiquée, mais une réaction physiologique demeure face à l’odeur de la viande : preuve d’un résidu mnésique non conscientisé.
  • Q9–Q10 : Le rapport au corps est instrumentalisé mais pas dissocié. La main n’est pas perçue comme étrangère, mais comme outil de contrôle social (musique). L’absence d’intérêt pour le couteau est notable : soit réelle pacification, soit déplacement du danger vers d’autres outils ou gestes.

Diagnostic préliminaire (non communiqué au patient) :

  • Trouble de stress post-traumatique dissociatif avec amnésie partielle
  • Comportement obsessionnel ritualisé autour de la cuisine (sublimation et contrôle)
  • Présence possible d’une personnalité secondaire cohabitante (forme atténuée de TDI)

Note finale de Gloria Álvarez :

« Mira ne ment pas. Elle reformule le monde. Elle n’a pas tué un frère : elle a transformé une mémoire indicible en un plat élégant. Là où Ephraim cherche un royaume souterrain, Mira construit un théâtre au-dessus du vide. Elle ne mange pas la chair : elle mange l’idée. Et surtout, elle veille à ce que ce soit bien présenté. »

Rapport de synthèse – Sujet 44B : Ephraim

Clinicienne responsable : Gloria Álvarez
Date : [Confidentiel]
Établissement : Institut de Moltenrivers – aile Est, salle d’observation C7

Observation générale :
Le sujet est un adolescent de type caucasien (âge estimé : entre 14 et 17 ans), maigre, posture semi-détendue mais instable, regard fuyant. Il alterne entre des réponses lapidaires et des affirmations cryptiques. Aucune agressivité physique détectée lors de la séance, mais un refus net de fixer les objets familiers (lampe, table, carnet). Note : pupilles dilatées malgré l’absence de lumière forte. Une légère odeur de suie persistait sur ses vêtements.


Profil psychique provisoire :
Le patient exprime une fixation obsessionnelle autour du thème du feu, de la mort et d’un royaume imaginaire (ou symbolique) nommé “Royaume des Cendres”. Il ne semble pas comprendre ce concept comme une métaphore, mais comme une localisation réelle à atteindre, via des moyens non définis (cheminée, souterrain, transformation physique).

Il est important de noter que l’entrée dans ce « royaume » est associée non pas à la mort, mais à une forme de transformation minérale (“statue de pierre”), ce qui dénote une rupture perceptive entre le corps et la conscience. Cette dissociation avancée pourrait s’apparenter à une forme rare de syndrome de Cotard inversé, où l’individu ne se croit pas mort, mais figé dans une attente post-mortem.

Le langage codé utilisé dans sa troisième réponse (phrases en une langue non identifiée) pourrait relever :

  • soit d’un système de pensée délirant structuré (type schizophrénie de type paranoïde ou mystique),
  • soit d’une influence externe (autre patient, texte culte, hallucination auditive scriptée). Il affirme que Mira connaît la traduction, ce qui suppose un partage de contenu délirant : possible folie à deux.

Analyse par item :

  • Q1 & Q2 : Suggestion d’une quête initiatique liée à une culpabilité obscure (« enlever les plumes » pourrait indiquer une volonté de purifier ou d’extirper une souillure).
  • Q3 : Le “parchemin tombé” montre une altération du principe de réalité : objets perçus comme porteurs d’intention.
  • Q4 : Le rejet du soleil comme image du feu renvoie à une dissociation symbolique de la chaleur nourricière : pour lui, le feu n’éclaire pas, il consume.
  • Q5 : Absence de rêve autoproclamée ; mais il verbalise un désir d’annihilation passive.
  • Q6–Q7 : Le patient déplace les accusations (“je n’ai rien fait”), mais reste dans le thème du sacré géométrique (spirales, étoiles) et de la mort empêchée.
  • Q8 : Confusion entre les lieux (conduit/égouts), mais constante présence de passages, liquides, enfouissements.
  • Q9 : Mentions d’autres “princes”, émergence d’un univers hiérarchisé non partagé par l’observatrice. Possiblement auto-référentiel ou issu d’un mythe collectif.
  • Q10 : Présence répétée d’Iveros dans son discours : soit un alter ego, soit une personnalité tierce parasitaire. À évaluer.

Diagnostic préliminaire (non communiqué au patient) :

  • Trouble dissociatif de l’identité (à confirmer)
  • Dépersonnalisation chronique avec mythification du réel
  • Risques : isolement, fugue symbolique, passages à l’acte dans un contexte de quête fictive

Note finale de Gloria Álvarez :

« Ce garçon est en train de construire une religion. Il se place au seuil d’un monde qu’il a conçu comme réceptacle de sa propre douleur. Les symboles le guident parce qu’ils sont les seuls à ne pas le trahir. Il ne rêve pas : il prépare. Il ne délire pas : il forge un royaume à son image. Le feu ne le consume pas parce qu’il l’a déjà consommé. »

Sangflèche des Brumes

Ce qu’est le monstre
Le Sangflèche des Brumes est un moustique géant, dont l’abdomen translucide peut enfler jusqu’à la taille d’un tonneau. Il est capable d’aspirer jusqu’à 30 litres de sang en une seule piqûre, dilatant son corps dans une grotesque gorgée rouge. Sa trompe, longue et rigide comme un stylet d’argent, est aussi solide qu’une lame d’estoc. Ce monstre est le résultat de mutations dans les zones souillées par l’égrégore des marais oubliés, là où l’ombre et le sang pourrissent ensemble.

dangerosité
💀💀💀

Son comportement
Le Sangflèche chasse en silence. Il se poste immobile dans les feuillages ou sous l’eau, écoutant les battements cardiaques avec une précision surnaturelle. Une fois sa cible localisée, il fond en piqué, rapide et précis. Il est solitaire, sauf pendant la saison d’éclosion, où des essaims entiers peuvent se réveiller au même moment. En combat, il fuit dès qu’il est blessé, préférant revenir plus tard pour finir sa proie.

Son ou ses lieux de vie
On les trouve dans les marécages anciens, les jungles humides et les caves tropicales oubliées. À Londres, certaines rumeurs murmurent qu’un essaim dormant aurait été introduit via les cargaisons du port, dissimulé dans des caisses de bois gorgées de sève.

Ses caractéristiques

  • Absorption de sang massive (30L)
  • Peut détecter un cœur qui bat à travers les murs
  • Très vulnérable au feu et au froid
  • Se régénère partiellement lorsqu’il est gorgé de sang
  • Possède une membrane d’ailes silencieuse
  • L’abdomen peut exploser s’il est percé alors qu’il est plein

📜 Autopsie physique 37-C
La créature s’était posée sur un cadavre déjà exsangue lorsqu’elle fut abattue. Son estomac était dilaté au point de faire craquer sa chitine. En l’ouvrant, j’ai découvert une poche secondaire, probablement une réserve interne de sang, agissant comme un organe de stockage. La trompe, striée de crochets internes, est conçue pour s’accrocher sous la peau comme un harpon. Ce n’est pas une simple bête, mais un outil vivant de saignée. Un monstre chirurgical.

Objets récupérables (jet de d8)

JetObjetDescription
1-3Trompe cramoisiePeut percer cuir et métal ; matériau d’alchimie
4-6Poche de sang coaguléFluide puissant utilisé pour rituels vampiriques
7-8Membrane d’aile muetteIngrédient rare pour capes de furtivité

EXP gagnée : 35
Argent trouvé sur le terrain : 12 $

Gloria Álvarez

Lieu de vie : Easthallow
Origine : Salobreña, Andalousie (Espagne)
Âge : 38 ans (née le 2 juin 1961)
Emploi ou Occupation : Psychologue clinicienne à l’Institut de Moltenrivers

« Il n’y a pas de monstre sous le lit. Il est dans la façon dont votre mère vous a parlé quand vous aviez six ans. »

Née dans les hauteurs blanchies de Salobreña, un village andalou baigné de sel et de silence, Gloria Álvarez grandit dans une maison où l’on ne parlait que pour blâmer. Dès ses premières années, elle développa une fascination presque chirurgicale pour les failles de l’esprit humain. Adolescente froide et précise, elle quitta l’Espagne pour poursuivre des études à Londres, avant d’être recrutée par l’Institut de Moltenrivers, célèbre pour son austérité clinique et ses thérapies d’avant-garde… ou d’arrière-chambre.

Gloria est convaincue que chaque être humain souffre d’un trouble mental. Pour elle, la santé psychique n’est qu’une illusion sociale : un vernis fragile sur des traumatismes parentaux. Dans 80 % des cas, dit-elle, « tout commence avec la mère ». Son discours ne souffre aucune contradiction et elle considère la moindre objection comme un symptôme. Son approche repose sur la déconstruction systématique de la pensée de ses patients, souvent jusqu’à la brisure.

En opposition frontale à Williams H. Campbell — son collègue et rival à Moltenrivers — Gloria refuse d’admettre toute forme d’influence occulte ou spirituelle. Pour elle, il n’y a ni passé karmique ni entité parasite : seulement des diagnostics à poser. Pourtant, Easthallow, où elle réside, est hantée par des présences en quête de vengeance. Curieusement, ces forces semblent ne jamais se manifester en sa présence. Peut-être est-ce elle, l’anomalie.

Gloria utilise, dans l’ombre, des méthodes interdites : suggestion sous drogue, micro-lobotomies à l’aiguille frontale, manipulations verbales insidieuses. Ses victimes la remercient souvent avec gratitude, persuadées d’avoir été “réparées”.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 28
  • Persuasion : 30
  • Dissimulation sociale : 25
  • Intuition sociale : 26
  • Influence Mental : 350
  • Empathie brute : -25
Compétence unique : Déconstruction Suggestive

Une fois activée, Gloria peut convaincre n’importe quel interlocuteur que ses pensées ou perceptions sont des symptômes d’un trouble psychiatrique. Cette compétence provoque un doute profond et durable, même sur les souvenirs ou certitudes les plus solides. Effet narratif : les personnages touchés peuvent perdre momentanément un repère crucial, voire être manipulés à rebours de leur volonté sans recourir à la magie.

Le Masque Blanc

Lieu de vie : Aucune trace depuis 1635 — possiblement hors du monde connu
Âge : Inconnu
Occupation : Ronin errant, meurtrier de légende, spectre de sabre

« Il ne parle pas. Il fend. Et parfois, il laisse derrière lui un silence qui coupe encore. » — Proverbe effacé du clan Satomi

Personne ne connaît son vrai nom. Ses origines se perdent dans les batailles sanglantes du Japon féodal, mais les premiers témoignages fiables apparaissent autour de l’an 1635, dans les Plaines de Musashino, vastes étendues sauvages au nord de ce qui deviendra Tokyo.

On l’appelait Le Masque Blanc, car nul n’a jamais vu son visage. Son casque était d’une blancheur de craie, sans ornement ni visière, lisse comme l’oubli. Son armure n’était ni noble, ni grossière : elle semblait composée de pièces volées à des morts récents, toujours fonctionnelle, jamais identique.

Son sabre fétiche ou plutôt, ses deux lames faisaient trembler même les soldats aguerris. On racontait qu’il pouvait fendre la roche, l’acier, le vent, et même l’âme. Une technique interdite, nommée Zantetsuken, aurait été utilisée par lui une seule fois : une attaque si pure, si absolue, qu’elle trancha en deux une statue de Kannon… et le temple tout entier derrière elle. Depuis, le lieu est resté en ruines, malgré les restaurations.

Son destrier, nommé Hizume, était une bête monstrueuse à cinq pattes, dont l’allure tordue et la course fracturaient la logique du terrain. On le voyait arriver par des chemins impossibles, comme s’il pliait l’espace entre deux sabots.

Une ombre de rumeur le suit pourtant encore : il aurait attaqué un groupe d’enfants dans les plaines de Musashino. Les témoins, ou survivants décrivent un massacre inexplicable. Mais alors que les autorités de l’époque envoyèrent une division pour le traquer, le Masque Blanc disparut. Complètement. Aucun corps. Aucune trace. Aucune odeur de sabre. Depuis ce jour, son nom est devenu synonyme de silence.

Certaines écoles de sabre l’utilisent comme menace : « Tranche droit, ou il viendra rectifier ta coupe. »

Statistiques sociales :
Inconnues. Aucune tentative de contact ou d’analyse sociale n’a jamais été menée. On ne sait même pas s’il parle.

Compétence unique : Zantetsuken – Tranche-dieu

Le Masque Blanc peut, par un seul coup parfait, fendre une entité, une protection divine, ou une réalité trop solide. Ce pouvoir ne répond à aucun code humain ni logique narrative. Il n’obéit qu’à une chose : le silence avant le coup. L’utilisation de Zantetsuken impose une disparition immédiate, comme si le monde n’avait pu contenir à la fois l’acte et l’auteur.

Morpheus Karasutake

Lieu de vie : La Crête des Plumes Perdues, au-dessus de Londres, invisible des hommes
Âge : Inconnu (mais ses plumes ont vu trois règnes d’empire et l’éveil du cinquième âge)
Occupation : Guide des traverses impossibles, passeur entre les chemins qui n’existent pas

« Il n’y a pas de frontière que l’on ne puisse franchir si l’on se souvient d’où souffle le vent. »

Né dans les hauteurs embrumées du Mont Kurama, Morpheus Karasutake appartenait à un clan tengu ancien, réputé pour sa fierté guerrière et son savoir martial. Pourtant, dès sa jeunesse, il dévia du sentier ancestral. Tandis que ses frères apprenaient la ruse et la domination des vents, lui préférait l’écoute des pierres, les courants oubliés sous les racines et les brèches entre les lieux.

Il quitta les siens en silence, lors d’une nuit sans lune, emportant seulement un shakujō d’argent et un masque en bois blanc. Depuis ce jour, il ne retourna jamais parmi les Yōkai non par honte, mais par choix. À la lisière du monde visible, il bâtit une demeure suspendue entre les toits, dans une faille d’air que seuls les rêveurs peuvent entrevoir : la Crête des Plumes Perdues.

Morpheus est devenu une légende urbaine à Londres. On dit qu’il apparaît là où ni cheval ni marcheur ne peuvent passer. Il surgit lorsque le sol se dérobe, lorsque les escaliers mènent à des murs ou que le vent devient plus dense que l’air. Grâce à ses ailes antiques et à sa maîtrise des lignes invisibles, il transporte ceux qui sont égarés, voyageurs, orphelins, blessés ou fous, à travers les zones interdites. Il ne parle que rarement, mais toujours avec justesse. Certains affirment qu’il peut voler entre deux battements de cœur, d’autres qu’il marche sur les lignes de chant des corneilles.

Bien que banni des siens, il ne porte aucune haine. Il est le gardien silencieux des lieux qui n’existent pas, l’ami des égarés, et le protecteur des seuils.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 30
  • Persuasion : 20
  • Dissimulation sociale : 50
  • Intuition sociale : 40
  • Influence de l’ombre : 50
  • Empathie brute : 40
Compétence unique : Traverseur du Vide

Morpheus peut, une fois par scène, créer un passage aérien ou spectral entre deux points normalement inaccessibles (mur, abîme, barrière magique, absence de sol). Ceux qui le suivent ne se souviennent pas du trajet, seulement du sentiment d’avoir flotté entre deux mondes. Ce pouvoir ne fonctionne qu’en cas de nécessité urgente ou d’impossibilité physique réelle.