Mukha

Ce qu’est le monstre :
Les Mukha sont des formes d’évolution post-mortem issues de zombies non incinérés. Leur corps décomposé a lentement fusionné avec des essences d’insectes, des spores, et des énergies noires. Ce sont désormais des créatures ailées, hybrides entre cadavre humain et mouche charognarde. Leur peau, fine et boursouflée, laisse apparaître des veines noires vibrantes et des poches remplies de fluides. Leurs yeux luisent de rouge, de vert ou de bleu : des cristaux sensibles, uniques à chaque individu.

Dangerosité : 💀💀💀💀

Comportement :
Les Mukha vivent en essaims organisés, dotés d’une forme d’intelligence collective. Blesser ou tuer l’une d’entre elles alerte instantanément toutes les autres, quel que soit leur éloignement. Isolée, une Mukha est peu dangereuse, mais en groupe, elles deviennent stratégiques, rapides, et implacables. Les mâles projettent de l’acide à plus de 30 km/h, tandis que les femelles volent, s’introduisant par les fenêtres ou les conduits pour attaquer les points vitaux. Leur point faible est le cou, région ultrasensible et instable.

Il est fortement déconseillé de s’approcher d’un nid sans répulsif olfactif ou sans mimétisme d’odeur, sous peine d’être immédiatement perçu comme intrus.

Lieux de vie :
On retrouve les Mukha dans les marécages anciens, les ruines infestées, et surtout dans les zones de charniers oubliés. Les sous-sols de certains hospices fermés ou des cryptes profanées peuvent contenir des essaims en dormance. Leur présence transforme l’air, le rendant légèrement sucré et poisseux.

Caractéristiques :

  • Femelles : capacité de vol rapide, attaques furtives.
  • Mâles : poches d’acide projeté, mortelles à courte portée.
  • Reliées mentalement : tuer l’une, c’est alerter toutes.
  • Œufs nourriciers : liquide interne guérisseur ou alchimique.
  • Yeux-cristaux : rouges, verts ou bleus ; utilisables dans des lanternes spéciales.
  • Extrême sensibilité du cou — zone vitale.
📜 Notes de Melyfia K. — Dossier nécro-biologique 112 :

« L’autopsie d’un Mukha mâle m’a permis d’isoler trois poches d’acide situées derrière le sternum : elles sont reliées à un mécanisme musculaire complexe, permettant la projection du fluide à grande vitesse. Ce liquide, une fois exposé à l’air, se stabilise en quelques secondes — ce qui signifie qu’il peut être stocké en fiole si l’on est rapide. Il dissout les chairs mais préserve les nerfs : parfait pour certains rituels de souffrance contrôlée ou d’extraction de souvenirs traumatiques. »

« Chez la femelle, l’appareil respiratoire est partiellement fusionné avec les ailes. Ces dernières sont couvertes de soie vibratoire, invisible à l’œil nu, mais perceptible pour certaines créatures à résonance magique. Lorsqu’elles battent à une fréquence précise, elles produisent un effet de brouillage mental — semblable à une confusion légère, mais cumulable. J’ai vu un rat de laboratoire se frapper la tête contre sa cage après quinze minutes d’exposition. »

« Le cerveau des Mukha n’existe pas en tant qu’organe isolé. Il est diffusé dans un réseau nerveux qui court le long de leur colonne et jusque dans leurs antennes. Ces antennes sont d’ailleurs capables de recevoir des signaux vibratoires à distance, ce qui explique la synchronisation parfaite des essaims. Ce réseau les rend vulnérables : une surcharge d’ondes (par exemple un cristal dissonant) peut temporairement les désorienter, voire les séparer du lien collectif. »

« Leur cœur, s’il en est un, est lent mais extrêmement résistant. J’ai extrait un cœur encore battant trois minutes après dissection complète. Il contient une sève noire, non corrosive, qui semble transporter les nutriments produits par les œufs. Ceux-ci, selon leur sexe, sont remplis soit d’un fluide nutritif à base de protéines en décomposition, soit d’un baume acide aux propriétés médicinales puissantes. »

« Enfin, leurs yeux — véritables cristaux biologiques — ne servent pas seulement à voir, mais à filtrer des couches spécifiques du monde. En les insérant dans des lentilles taillées, on peut voir les flux d’énergie magique, les traces d’anciens rituels ou les résidus d’émotions. Le rouge révèle la colère, le bleu la mémoire, le vert les intentions non dites. Ce ne sont pas des monstres : ce sont des échos raffinés d’une évolution non humaine, qui s’est réécrite elle-même à partir d’un échec humain. »

Objets récupérables :

  • Œuf de Mukha (femelle) : Liquide guérisseur naturel, accélère la cicatrisation et peut nourrir un adulte (75 BP & 100 PV)
  • Poche Toxique (mâle) : Permet d’être utiliser comme grande acide, ou comme ingréfient alchémique.
  • Cristal Oculaire (rouge, vert, bleu) : Insérable dans une lanterne spéciale, modifie la lumière produite et révèle différents plans invisibles. Très recherché par les occultistes.

EXP : 75
Argent : 37 $

Mamba Noir

1. Ce qu’est le monstre
Le Mamba Noir est une tarentule gigantesque des profondeurs, dotée d’une carapace noire et luisante, si dure qu’elle ricoche les lames et résiste à la plupart des attaques. Elle ne chasse pas, elle tend. Son venin se divise en deux composants : l’un empoisonne, l’autre paralyse — un cocktail funeste pour les imprudents.

💀💀💀💀
Niveau de menace élevé. Les chasseurs non préparés finissent figés dans leurs regrets, accrochés au plafond, les yeux grands ouverts.

2. Son comportement
D’un naturel lent et posé, le Mamba Noir préfère attendre ses proies dans les recoins sombres et humides. Il tisse des toiles d’une résistance surnaturelle, renforcées parfois par un liquide craché pour en améliorer l’adhérence. Toute tentative de s’en libérer sans précaution est vouée à l’échec : les jets de dés y échouent systématiquement sans solution adaptée. Seul un vent dirigé avec précision peut les couper. La créature ne poursuit presque jamais : elle piège, mord, suspend, digère lentement.


3. Lieux de vie
Égouts profonds, caves détrempées, cryptes oubliées, tunnels aquifères, catacombes ruisselantes.


4. Caractéristiques

  • Toiles collantes et résistantes au feu, uniquement sectionnables par des vents précis.
  • Morsure à effet double : venin empoisonné + paralysant.
  • Coquille résistante : vulnérabilité uniquement sur le dos, entre les plaques.
  • Femelles cracheuses : certaines modifient leurs toiles pour les rendre encore plus létales.
  • Œufs Cristalisés : si la créature est touchée au cœur au moment de sa mort, ses œufs se cristallisent, devenant utilisables en alchimie.

Analyse de Melyfia K.

« Le Mamba Noir me fascine. Sa chitine noire est d’une densité inhabituelle pour un arthropode, et son venin, bien qu’instable, présente un potentiel médicinal élevé. Lors de l’autopsie, j’ai pu observer un réseau d’œufs translucides qui, sous un choc précis, se cristallisent en structures blanches complexes. Leur valeur marchande dépasse les herbes de Wakefield. Note importante : son système respiratoire réagit mal aux rafales. Un éventail métallique bien dirigé peut le déstabiliser. »


Butin potentiel (D8)

  • Œuf Cristalisé de Black Mamba : ingrédient rare pour antidotes contre poisons et paralysie (si tuer d’un coup aux coeur) * le nombre sur le dée
  • Fil de Toile Noire : fibre alchimique résistante, utile pour pièges ou artefacts. 1 à 4
  • Glande Venimeuse Double : permet l’extraction séparée du venin et du paralysant. 5 à 8

Récompenses

  • EXP : 110
  • Argent ($) : 85 pièces

Sombrâme

Pour apaiser la terreur sourde d’Ephraim une peur née non d’un ennemi visible, mais de l’enchaînement brutal des pertes Iveros décida de créer un artefact capable de conjurer, sinon la mort elle-même, du moins la solitude qu’elle laisse derrière elle. Il façonna ainsi un chapeau singulier, qu’il nomma Sombrâme, dans un mélange de tissu spectral, de corne vibrante et de fils d’onyx. À l’intérieur, il logea une créature semi-consciente appelée Kabbith, un esprit-lien recueilli dans les Brumes intérieures : petite entité nocturne, silencieuse, semblable à une chauve-souris d’ombre lovée dans les doublures du chapeau. Kabbith possède un don unique : elle perçoit les frémissements de l’âme à l’instant où celle-ci s’apprête à se détacher du corps. En un éclair, elle peut tendre un filament éthérique pour la retenir, suspendre l’instant de bascule et offrir ainsi une chance à la vie de revenir. Iveros, encore adolescent mais d’une intelligence fine, commença par tester Sombrâme sur lui-même. Il observa des effets secondaires positifs : une plus grande résistance au froid spectral, un apaisement des pensées sombres, et une étrange sensation d’être « accompagné » en permanence. Constatant cela, son père lui proposa de produire plusieurs exemplaires, afin d’offrir cet espoir à d’autres enfants ou compagnons menacés. Mais bientôt, une limite devint claire : quand une mort est écrite inscrite profondément dans la trame du destin Kabbith ne réagit pas. Elle demeure inerte, comme si une force plus ancienne que la magie avait déjà prononcé le dernier mot. Sombrâme ne défie donc pas la mort : il veille, il protège, mais ne sauve que ceux que le destin n’a pas encore totalement réclamés.

Braawla Spencer

Lieu d’existence : Royaume Spectral (secteur de la Bibliothèque des Murmures)
Âge spectral : Plus de 800 ans
État : Esprit lié au royaume spectral
Époux : Braawl Spencer
Titre : Mage des Voiles, Protectrice Silencieuse

« Ce n’est pas la vengeance qui me tient debout. C’est la mémoire. »

Refusant que son essence se dissolve entièrement dans l’oubli, l’âme de Moira trouva refuge dans les Voiles, renaissant sous le nom de Braawla un écho féminin du nom de son mari. De leur vie passée, il ne leur restait que l’empreinte d’un amour indélébile, unique souvenir rescapé des brumes de l’oubli. C’est cet amour, pur et inaltéré, qui les lia encore au-delà de la mort, les maintenant côte à côte dans l’éternité.

Portée par la gratitude des âmes qu’elle avait libérées de leurs chaînes, Braawla ne revint pas sous forme de spectre vengeur. Elle devint gardienne une présence silencieuse et protectrice. Les cicatrices de sa vie passée, refusant de disparaître, se gravèrent sur sa chair spectrale telles des runes anciennes, chacune porteuse de vérité. Sa parole, imprégnée de ces marques sacrées, devint un écho rare de sagesse et de sincérité dans les brumes du monde des morts.

Elle fonda la Bibliothèque des Murmures, un refuge spectral où les âmes blessées pouvaient déposer leurs récits, leurs douleurs, leurs trahisons. Elle guida les morts-nés, les suicidés, les enfants oubliés. Parmi ceux qu’elle aida à rejoindre la vie malgré la mort se trouve Erzadon Onophrius, dont elle scella la destinée d’un chant ancien avec l’aide de Oracle.

Bien que considérée comme instable par certains membres du Conseil spectral, Braawla travailla dans l’ombre aux côtés de Braawl, son époux éternel. Ensemble, ils rédigèrent les premières ébauches de la Déclaration des Âmes Libres, un texte révolutionnaire visant à accorder aux esprits une identité juridique complète.

Elle posa également les fondations de la Justice Spirituelle, un système où un fantôme pouvait réclamer réparation pour les crimes subis ou perpétrés de son vivant.

  • Statistiques sociales (fantôme) :
  • Charisme brut : 92
  • Persuasion : 108
  • Dissimulation sociale : 72
  • Intuition sociale : 119
  • Influence de l’ombre : 126
  • Empathie brute : 115
Compétence unique : Tissu des Murmures

Peut transformer un souvenir traumatique en ancrage spectral : protège les esprits proches, scelle une vérité ou révèle un passé caché à ceux qui refusent d’entendre. Une fois utilisée, cette capacité laisse une trace durable dans le monde.

Moira Spencer

Lieu de vie : Haute-Nécropole (cité intérieure du Cercle noir)
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Mage nécromancienne douce
État : Décédée
Époux : Muiren Spencer (mariée à 15 ans)
Titre : Mage des Voiles

« Libérer les morts, c’est accorder aux vivants une vérité. »

Née le 4 octobre 1180 dans une cité intérieure de la Haute-Nécropole, Moira Spencer fut dès l’enfance formée à la nécromancie par le sabbat auquel appartenait sa lignée. Toutefois, elle rejeta très tôt les usages dominateurs de cette magie. Pour elle, l’art nécromantique n’était pas une chaîne mais une clé : un outil pour libérer les morts, apaiser les âmes errantes, et honorer les vérités tues par le silence de la tombe.

Ce refus de soumission aux doctrines de contrôle la fit châtier. Tant sa famille de sang que son cercle mystique l’exclurent, la considérant comme hérétique. Elle continua seule, guidée non par les grimoires, mais par les voix des morts qu’elle refusait d’asservir.

C’est lors d’un rite de désenvoûtement dans un village hanté qu’elle rencontra Muiren. Leur lien fut immédiat, comme si leurs âmes se reconnaissaient à travers les mondes. Ils se marièrent à quinze ans, unissant leur savoir et leur sensibilité dans une quête commune de réconciliation entre les vivants et les morts.

Mais leur bonheur fut bref. Le 19 mai 1200, quelques jours à peine après l’assassinat de Muiren, Moira fut capturée par des chasseurs liés à l’Église de la Cire Rouge. Avant de l’exécuter, ils s’assurèrent que l’enfant qu’elle portait ne survivrait pas. Son corps fut abandonné dans un sanctuaire profané, comme une injure à sa mémoire.

Braawl Spencer

Lieu d’existence : Royaume des Brumes
Âge spectral : Plus de 800 ans
État : Fantôme
Épouse : Braawla Spencer (Moira) (vivante, puis liée spectralement)
Titre : Diplomate des Rois Fantômes

« Si même les morts peuvent rêver, alors le monde n’est pas perdu. »

Peu après sa mort, l’âme de Muiren erra longtemps sans nom ni souvenir. Il rejoignit le Royaume des Brumes, où les Rois Fantômes, fascinés par sa droiture en vie, lui offrirent un rôle unique : diplomate éternel entre les vivants et les morts.

Mais vint l’ère du roi Ghost. Tyran spectral rongé par la haine des vivants, il transforma les couloirs du Royaume des Brumes en champs de guerre, imposant la terreur comme loi. Braawl, fidèle à son serment de paix, subit les tortures et humiliations sans jamais trahir ses convictions.

Au cours du XIXe siècle, il apporta à plusieurs reprises son aide aux Orphelins Ramharr, dont certains parvenaient à percevoir sa présence. L’une d’elles, incapable de prononcer son nom d’origine oublié, l’appela Braawl, un mot de sa langue désignant les rivières souterraines. Le nom s’imposa à lui comme une renaissance.

Avec l’aide de ces enfants sensibles aux murmures du monde spectral, il poursuivit son œuvre en silence : il écoutait, observait, et consignait les actes de Ghost, rassemblant lentement les preuves de ses crimes. Lorsque l’heure arriva, Braawl et Braawla, unis à nouveau dans la mort, tendirent un piège au tyran. Grâce au soutien de plusieurs Orphelins, ils enfermèrent Ghost dans une prison de verre noir, scellée par les larmes des âmes libérées.

En 1998, après deux siècles sans nouveau Roi fantôme, la Prophétie du Roi de Grâce s’accomplit. Le jeune roi Astariel monta sur le trône spectral. Braawl devint son principal conseiller et initia trois grandes réformes :

  • Réécriture des Pactes des Brumes abolis par Ghost
  • Création d’un Conseil Mixte vivants-fantômes
  • Éducation spirituelle des vivants sur la véritable nature de la mort

Aujourd’hui encore, on dit que Braawl murmure à l’oreille des veilleurs, là où les ombres sont trop épaisses pour qu’un cœur seul les traverse.

  • Statistiques sociales (fantôme) :
  • Charisme brut : 95
  • Persuasion : 130
  • Dissimulation sociale : 64
  • Intuition sociale : 110
  • Influence de l’ombre : 121
  • Empathie brute : 102
Compétence unique : Voile des Mondes

Crée un sanctuaire temporaire où toute forme d’hostilité entre vivants et morts est suspendue. Peut annuler une agression ou établir une trêve immédiate. Effet limité mais décisif, surtout lors de conflits spirituels majeurs.

Muiren Spencer

Lieu de vie : Garmsveil, collines brumeuses du Nord
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Passeur d’âmes
État : Décédé
Épouse : Brawla Spencer (épousée à 15 ans)
Titre : Passeur d’Âmes

« Je continuerai à parler, même sans souffle. »

Muiren Spencer naquit le 12 mai 1180, au cœur du village de Garmsveil, connu pour sa proximité trouble avec le royaume des morts. Dès l’enfance, il entendit ce que d’autres redoutaient d’imaginer : les appels des âmes oubliées. D’un tempérament calme, lucide, presque insondable, il acquit très jeune la réputation d’un intercesseur entre les mondes. À quinze ans, il épousa Moira, une nécromancienne douce issue d’un lignage ancien. Ensemble, ils œuvrèrent à libérer des esprits, à apaiser des lieux hantés et à rédiger, en secret, les premiers embryons de ce qui allait devenir les Pactes des Brumes.

Mais la mort lui fut tendue comme un piège. En 1200, alors qu’il menait une opération pour libérer des âmes enchaînées par la Cire Rouge — une hérésie catholique fondée sur la création de prisons d’âmes — il fut trahi. Un évêque extrémiste, déguisé en pèlerin, le poignarda en pleine audience spectrale dans la Forêt des Échos. Sa dernière parole, prononcée à genoux dans les feuilles humides, fut une promesse : continuer à servir les morts, même sans souffle.

Démon de Hellborn

Belphégor

Lieu de vie : Hellborn
Âge : Inconnu
Occupation : Démon parasitaire de haute lignée, jadis entité consciente des Sept
Statut : Décédé (forme instable disloquée sur le Lac Sans Fin)
Titre : Le Coucheur de Volonté

« Les plus dangereux ne sont pas ceux qui désirent tout… mais ceux qui ne désirent que survivre à travers toi. »

Longtemps dissimulé dans les plis de la réalité, Belphégor était autrefois un être d’une logique froide et d’une volonté souveraine. Parasite parmi les plus anciens, il n’existe qu’en trouvant des hôtes à habiter, à corrompre lentement jusqu’à ce qu’ils s’effondrent sous le poids d’une volonté qui n’est plus la leur. Son règne sur les esprits faibles a traversé des générations. Mais derrière le vernis du manipulateur immortel se cache une tragédie démoniaque.

Belphégor eut deux enfants : un garçon et une fille. Or, chez sa race, la filiation féminine est un sacrilège biologique : il est interdit par essence que deux êtres femelles partagent le même sang démoniaque. Sa fille, qu’il appelait Sennalya, fut donc une anomalie. Il l’aimait avec une obsession maladive. Mais elle disparut, effacée du plan matériel peut-être par ordre des autres Démons Anciens, ou par un choix cruel de son père lui-même.

la ressemblance troublante d’Elira avec Sennalya a fait vaciller les restes de raison qui subsistaient en lui. Convaincu qu’il pourrait renaître à travers elle, Belphégor a orchestré son retour dans le monde des vivants en parasitant le corps d’un homme nommé Arthurs, dans un plan initialement prévu par le sinistre Docteur C.

Mais tout bascula.

Car l’esprit d’Arthurs résista. Puissant, clair, et déterminé, il réussit à inscrire… quelque part la véritable identité du Docteur C, déclenchant une panique silencieuse dans les cercles occultes. Même Belphégor ne parvint jamais à retrouver cette trace. La lutte entre son parasite et l’esprit d’Arthurs fit pourrir le corps hôte, transformant le démon en une abomination instable, grotesque, incapable de suivre les lignes du plan initial.

Son dernier acte fut une tentative désespérée : à la fin du mois de novembre, au cœur du Lac Sans Fin, Belphégor tenta de s’unir à Elira une ultime fois, pensant ainsi faire renaître la lignée perdue. Mais Elira entra dans sa première Mue — une transformation sauvage, animale, colossale. Belphégor n’eut aucune chance. La terre elle-même trembla sous le choc. Car Belphégor était l’un des Sept, et désormais, il n’en reste que six.

Sa forme s’est dissipée dans l’éther. Son nom hante encore le verre de Monique. Mais sa race, désormais, s’efface dans l’oubli, comme il l’avait tant redouté.