“Il me faudra un jour me résoudre à ôter ces antiques pichets du bureau. Ils n’évoquent plus rien d’autre que le goût du silence — et ce n’est plus de saison. Je préférerais quelques coupes discrètes, moins bavardes, peut-être en cristal pâle.
Le mur attend encore son dernier portrait. La toile tarde, mais je n’en veux pas ailleurs : elle devra être accrochée à gauche, malgré le poids visuel que ce flanc supporte déjà.
Quant à mes fauteuils, je ne supporte plus l’idée de m’y enfoncer. Ils sont rigides, grinçants, comme quatre juges qui me regardent sans cligner des yeux. Il est temps de les changer.
Et qu’on me comprenne bien une dernière fois : je ne veux aucune de ces maudites plantes ici. Rien de vivant qui écoute sans parler.”