



Lieu de vie : Londres
Âge : Inconnu
Race : Singe immortel
Emploi : Banquier occulte et dirigeant de la Maison des Trésors

Né d’un mythe vivant, Tiansheng Housheng est le fils oublié du grand Sun Wukong, Roi des Singes et combattant céleste. Destiné à un avenir glorieux au sein des héritiers du mont Huaguo, Tiansheng fut initié dès sa jeunesse à l’art du combat mystique. Mais son histoire bascula le jour où son père lui ordonna d’affronter le Sorcier Rouge, une entité insaisissable ayant littéralement fracturé son masque moral pour fuir ses propres émotions.
Tiansheng s’opposa au monstre dans un duel d’une intensité cosmique, mais fut défait et mutilé : sa queue, symbole de son héritage et de son équilibre intérieur, fut tranchée. En guise de sentence, Sun Wukong le bannit, jugeant son échec impardonnable. Humilié et rejeté, Tiansheng erra longtemps avant de jeter l’ancre à Londres, loin des cieux, des contes et des singes divins.
Désormais installé dans les bas-fonds chics de Soho, il dirige la Maison des Trésors, un établissement à mi-chemin entre la banque de l’ombre et le cabinet de curiosités interdits. On dit que toute pièce confiée à Tiansheng en ressort un jour, multipliée et purifiée de toute trace maudite. Il échange également reliques rares, objets ensorcelés et pièces anciennes, à condition d’être payé en faveurs… ou en souvenirs.
Sous son vernis de banquier, Housheng dissimule un intellect aiguisé, un sens de l’honneur particulier et une maîtrise martiale intacte. Il ne parle plus de son père, ni du Sorcier Rouge. Mais chaque nuit, il rêve de récupérer ce qui lui a été volé : sa place dans l’histoire.
Tiansheng peut annuler rétroactivement une perte financière, un vol ou une trahison sociale en rejouant la scène sous forme d’illusion. Cela coûte cher — en essence ou en mémoire — mais lui permet de manipuler les « valeurs » au sens le plus large.
Lieu de vie : En exil – autrefois prince de la cité-état de Ux’Tal-Nah
Âge : 9 juillet 1790 (9 ans en 1799) : Race Ramharr
Occupation : Prince errant, porteur d’un serment sacré

Talus est né sous une triple conjonction d’étoiles, un présage rare interprété par les prêtres de Ux’Tal-Nah comme la marque du feu vivant. Fils du roi de cette antique cité maya reculée et cachée dans les jungles-temples du Yucatán, il reçut à la naissance la bénédiction d’Itzam, le dieu du feu sacré. Cette flamme intérieure l’a toujours distingué : ses colères peuvent embraser l’air, ses rêves réchauffent les cœurs de ceux qui l’entourent, et sa simple présence fait danser les flammes comme s’il parlait leur langue.
À l’âge de 9 ans, son père lui confia une mission sans explication : trouver trois autres princes ou princesses portant du sang Ramharr, sans jamais dire pourquoi. Obéissant à l’ordre sacré, Talus quitta son peuple avec quelques compagnons, ignorant qu’à peine son départ acté, Ux’Tal-Nah fut détruite par Exald Strazs, une étoile corrompue tombée du ciel, porteuse de mort et de feu noir. Ce fragment d’apocalypse réduisit en cendres la cité, et avec elle les rêves pacifiques de son roi.
Talus n’a appris que bien plus tard le sort de son royaume. Depuis ce jour, sa quête est double : empêcher le cataclysme à venir… et se venger. Ses compagnons disent voir des lueurs bleues dans ses yeux quand il prononce le nom d’Exald Strazs. Il porte en lui la rage ancienne d’un feu divin et le poids d’un héritage brisé.
Il est convaincu que les autres princes Ramharr ne sont pas seulement des survivants d’une lignée : ils sont les clés d’un pacte ancien, tissé entre étoiles et mémoires.
Talus relâche la flamme divine scellée en lui par Itzam, créant une onde de feu vivant en forme de spirale ascendante. Ce souffle ardent ne brûle pas comme un feu ordinaire : il consume l’essence de l’adversaire — souvenirs, intentions ou énergies occultes — laissant un vide temporaire dans l’esprit ou l’âme de la cible.
L’effet est particulièrement destructeur sur les entités corrompues ou magiques :
Le souffle laisse une marque éphémère de braise sur le sol en forme de spirale maya.
Utilisable une fois par jour ou dans un moment de crise majeure. Ne peut être invoqué si Talus est dans un état émotionnel stable : la colère, la peur ou l’injustice doivent nourrir la flamme.
Lieu de vie : Temple Maya de Xōchitlcalli, à l’est de Londres
Âge : Inconnu, mais mentionné dans des récits remontant à plus de 2000 ans
Occupation : Divinité tutélaire, gardien des jardins sacrés, protecteur des orphelins

Divinité mésoaméricaine d’origine lointaine, Quetzalcoatl — le « Serpent à plumes » — était autrefois vénéré dans les cités mayas et aztèques comme dieu de la sagesse, du vent, de la végétation et des arts. Longtemps considéré comme disparu ou endormi, il est réapparu mystérieusement à Londres en 1791, à la suite d’un accident occulte impliquant l’entité solaire résidant dans le cœur invisible de la capitale.
Alors que l’équilibre magique de Londres menaçait de s’effondrer sous l’éruption imminente du Volcan d’Azote — un mont alchimique invoqué par la Reine Éternelle des Brumes —, Quetzalcoatl fut l’un des rares êtres capables de résister à l’intensité de la faille. Tandis que les grandes puissances reculaient, lui entra seul dans la Gueule des Fumées pour apaiser le noyau ardent de l’explosion. Nul ne sait à quel prix il en sortit vivant, mais depuis ce jour, il semble partiellement fusionné avec les cycles naturels de la ville.
Il vit désormais dans un ancien temple maya réactivé par ses soins, Xōchitlcalli, niché à l’est de Londres là, il enseigne aux orphelins oubliés à faire pousser des jardins luxuriants, même au cœur de l’hiver ou dans les coins les plus toxiques de la ville. Ses savoirs botaniques relèvent autant de la magie que de l’alchimie, et nombreux sont ceux qui voient en lui une figure paternelle ou un guide spirituel.
Son aura inspire autant le respect que la crainte : il est difficile de savoir si l’on parle à un dieu en exil ou à un homme devenu mythe.
Permet de faire éclore en quelques minutes une plante magique adaptée à l’environnement ou aux émotions présentes. Cette plante peut servir d’abri, de soin, ou d’arme, selon le contexte. Usage limité aux moments où un espoir semble perdu, ou quand un enfant en danger l’appelle sans mot.
Lieu de vie : Londres
Âge : 12 ans (né en 1787)
Occupation : Informateur occulte et chercheur de trésors oubliés

Fils unique du légendaire Elderco Yrulix, un être dont le nom fait trembler aussi bien les rois que les anciens dieux, Siryx Yrulix est né dans les Montagnes Oubliées d’Ironheart, en Écosse. Son sang mêle deux lignées réputées maudites : celle des dragons primordiaux, à travers son père, et celle des Ramharr, une race aux cornes spiralées, survivants des grands massacres. Ce croisement interdit lui confère une aura étrange, à la fois noble et dangereusement insaisissable.
Très tôt, Siryx a compris que pour survivre, il devait fuir la lumière portée sur sa lignée. Il a appris à disparaître des regards les plus perçants — notamment celui, terrifiant, de son propre père. Refusant de suivre les pas destructeurs d’Elderco, il choisit Londres comme sanctuaire mouvant, vivant dans l’ombre des quartiers ouvriers et des sous-sols oubliés. Il y vend désormais des informations sur les trésors interdits, les caches royales effacées des cartes, et les échos souterrains de la Couronne d’Obsidienne.
Mais Siryx n’est pas un simple voleur de savoir. Il agit avec un code d’honneur draconique. Il ne trahit jamais un allié, à moins que celui-ci ne trahisse les siens. Fidèle, mais vénal, il exige toujours une juste récompense, en particulier sous la forme qu’il chérit le plus : les diamants de couleur. Ceux-ci parlent une langue que seul Siryx comprend — celle du sang ancien.
Il est toujours accompagné d’une étrange libellule de métal et de verre nommée Ciris, qui ne quitte jamais son épaule. On dit que si Ciris vous accepte, Siryx pourrait risquer sa vie pour vous.
Statistiques sociales
Siryx peut, une fois par scène, désigner un objet ou un secret : il en révèle la véritable valeur, qu’elle soit monétaire, magique ou historique. Ce don impressionne les érudits, terrifie les faussaires, et fascine les collectionneurs. Le regard est amplifié si Ciris est posée sur l’objet en question.
Lieu de vie : Océan
Âge : 20 ans (né le 14 juin 1779)
Race : Triton royal
Occupation : Exilé en quête d’un sauveur inconnu

Fils unique de la Reine Sauleria et du Roi Delaris, souverains des Trônes Abyssaux, Kariel est né avec le chant du courant dans les veines et les regards de tout un royaume sur les écailles. Curieux des mondes émergés, il devint le premier de sa lignée à réclamer un exil temporaire sur la terre ferme. Grâce à la Glande Myrrhalienne — un organe ancestral permettant aux tritons et sirènes de générer des jambes humaines — Kariel découvrit la liberté et la douceur de l’air. Il s’abandonna à la lumière, marcha parmi les hommes, vécut quelques jours en poète sans rivage.
Mais la surface ne l’accepta pas.
Un Chasseur Noir, l’un de ces fanatiques qui traquent les êtres mystique, le vit changer de forme au crépuscule. Kariel fut traqué, acculé, mutilé : sa Glande Myrrhalienne fut arrachée dans un acte de barbarie indicible. Agonisant, incapable de survivre longtemps hors de l’eau sous forme tritonienne, il sombra dans la nuit… jusqu’à ce qu’une silhouette inconnue le ramène aux vagues.
Depuis, Kariel erre entre deux mondes. Il a offert sa propre voix — rituel de serment parmi les siens — en échange d’une seule vérité : qui l’a sauvé ? Mais aucune entité, ni esprit, ni humain, ni dieu ne lui a encore répondu. Personne ne veux sa voix, mais habité d’une rage noble, Kariel cherche, chante dans ses rêves et recueille les échos d’une promesse encore vivante…
Une fois par scène, Kariel peut transformer brièvement sa voix en une onde émotionnelle primordiale. Elle peut briser une négociation, désarmer un cœur fermé ou ressusciter un allier en combat.
« Mira… mon éclat d’étoile. Si ce message t’atteint un jour, c’est que je n’ai pas su t’accompagner aussi loin que je l’aurais voulu. Alors écoute-moi, écoute bien…
Il est parmi nous quelqu’un qui boit le sérum Delvus. C’est une substance ancienne, instable, et cruelle dans ses promesses. Elle prétend révéler la lumière ou l’ombre dans le cœur de chacun — mais elle ne fait que briser ce qu’elle touche. Même les plus doux peuvent y devenir des prédateurs. Et les âmes en souffrance… s’y consument.
Tu dois te méfier de lui, de celui qui a choisi ce poison. Il n’est peut-être pas encore perdu, mais il marche sur la corde du précipice. Ce n’est pas toi qui dois le sauver, Mira. Ce n’est pas à toi de payer pour les choix des autres.
Tu es née avec la musique du monde au creux de ta gorge, et les anciens secrets dans la moelle de tes os. Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi que certains sourires mentent. Et que le Delvus ne pardonne jamais.
Je t’aime. Au-delà du sang, au-delà du silence. Cherche ton chemin, pas celui qu’on t’impose.
— Maman »
Il n’était pas le premier. Mais il fut le seul à chanter.
E-33. Je l’ai désigné ainsi pour ne pas m’y attacher. Mais le chiffre m’échappe encore. Ce n’est pas un numéro, c’est un battement. Une dissonance précieuse. Ephraim. Voilà son vrai nom, et c’est à cela que répond la chair.
À six ans, il résistait déjà aux sédatifs par simple refus de céder. Les autres se brisaient. Lui, il vibrait. Littéralement. Ses cornes, j’ai d’abord cru qu’elles servaient à canaliser l’énergie—mais non. Ce sont des diapasons. Des récepteurs. Des armes, si l’on sait écouter les cris du sang.
J’ai injecté le sérum Delvus sur 17 points nerveux, cherchant à séparer le Bien du Mal dans son souffle. Résultat ? Rien n’est sorti. Rien… sauf la Vérité. Ce n’est ni ange, ni bête : c’est un pont. Une vibration entre l’avant et l’après, entre ce que l’humain croit être et ce qu’il peut devenir.
Il m’a fissuré. Je l’entendais dans les murs. Les murs chantaient. La fréquence qu’il dégageait n’était pas de ce monde : j’ai dû faire taire trois assistants. Ils devenaient… poreux.
E-33 ne dort plus. Il médite sans le savoir. Il réécrit le silence. Ses ondes fracturent la matière. Il m’a regardé, un jour, sans parler. J’ai compris ce que je n’osais pas formuler :
Il n’est pas mon sujet.
Il est mon successeur.
Et si jamais il se libère…
Alors ce ne sera pas un cri.
Ce sera un chant funèbre, parfait.
Et nous l’écouterons tous, jusqu’au dernier nerf pétreux.
Elira. Elle porte son visage. Pas exactement, non, mais suffisamment pour réveiller ce qui sommeille sous la peau brûlée du monstre. Elle a ses yeux, ceux qu’elle avait lorsqu’elle tremblait de peur. Cette fragilité nue, exposée, parfaite. C’est pour cela qu’il la veut.
Les autres croient encore qu’il s’appelle Arthur. Mais Arthur n’est plus là. Il n’est qu’une coquille, un nom vide. Celui qui parle maintenant, c’est Belphégor. Le parasite dans la chair. La voix qui rampe entre les os brisés. Il ne partage pas ce corps — il l’habite. Il le dévore.
Il pourchasse les orphelins parce qu’ils sont des erreurs. Des graines inutiles, semées dans un monde qui n’a plus de sens. On leur donne des cornes, des noms, des rêves… mais lui voit au-delà. Il voit leur essence. Et il les détruira tous.
Elira, pourtant, est unique. Elle ressemble à celle qu’il a perdue : sa fille, ou du moins ce qu’il en restait, dévorée par les flammes d’expériences inhumaines. Les bourreaux ont ri, pensant leurs actes nécessaires. Belphégor, lui, n’a rien oublié.
Il ne veut pas simplement la posséder. Il veut renaître à travers elle. Refaire ce qui lui a été arraché. Offrir un corps parfait, pas par amour, mais par nécessité. Par vengeance. Par finitude.
Car il est Belphégor. Il est ce qu’Arthur est devenu, et ce qu’il ne sera plus jamais. Il est la colère, la rage, la fin. Il est le fléau venu effacer la création dévoyée des hommes.
Et Londres… n’aura plus jamais d’enfants.
Lieu de vie : Là où l’Automne est roi
Âge : Aussi vieux que les saisons elles-mêmes

On l’a toujours appelé Fallking. Nom de feuilles mortes, de promesses murmurées dans le vent, et d’offrandes enterrées au pied des chênes rouges. Mais depuis les années 1660, quelques rares âmes — sorcières, chasseurs, orphelins lunaires — osent l’appeler Jack, comme on nommerait un vieil ami qui pourrait aussi bien vous sauver que vous emporter.
Fallking est une entité aussi ancienne que les équinoxes, esprit souverain d’un royaume automnal sans contour stable. Il erre là où l’Automne règne : forêts brumeuses, cimetières oubliés, greniers de souvenirs. Son apparence évoque l’archétype du mythe : masque d’os aux cornes de cerf nouées de lierre noir, longues robes ocres et rousses brodées de sortilèges anciens, parfois accompagné de citrouilles vivantes — compagnons ou trône, selon l’humeur des saisons.
S’il est parfois pris pour un démon, c’est moins pour sa nature que pour son intimité avec les morts, les esprits errants et l’outre-monde. En vérité, Fallking est un esprit des bois, gardien de transitions, protecteur des vérités muettes. Il peut être sollicité pour de multiples raisons — notamment pour créer une âme à partir de deux êtres, un miracle que ni science ni prière ne sait offrir à ceux qui n’ont pas de voie biologique conventionnelle. Une solution ancienne pour un désir universel : celui de transmettre la vie.
Dans les années 1600, il a aidé Kélia Westbones à vaincre les Joueuses de Cloche, entités spectrales qui terrorisaient Londres. La mémoire de cette collaboration est restée gravée dans son esprit, comme une saison particulièrement vibrante.
En 1799, lorsque Mira, jeune Ramharr portée par la douleur de son sang, est venue à lui pour un pacte, Fallking a répondu avec honneur. En liant son essence à celle de Mira, il lui offre non seulement un fragment de sa force, mais aussi une clef vers les vérités qui hantent sa famille. Mais une telle union expose son propre corps et son esprit à la vulnérabilité. Et pourtant… qu’est-ce qu’un peu de péril, pour le Roi de l’Automne ?
Fallking peut façonner une âme inédite à partir de fragments de deux êtres vivants consentants. L’âme ainsi créée peut naître sous forme d’esprit, d’enfant ou d’écho, selon les volontés impliquées. Ce pouvoir est une ancienne magie des bois, rare, dangereuse et sacrée, dont le coût exact n’est connu que de lui… et des feuilles mortes.