VVT-17 — “Fréquence de Résurgence”

Vecteur de Vie Transmodulée numéro 17, surnommé par certains chasseurs « la Fréquence de Résurgence », est un spécimen particulièrement dangereux, issu d’un croisement plus poussé entre le sang d’Ephraim Vexlow (17 % de compatibilité génétique) et celui de Tobiah Grethwick (5 %), ce dernier étant reconnu pour ses capacités régénératrices et sa résistance aux altérations mentales.
Plus petit que la majorité des VVT, le VVT-17 compense sa taille par une vitesse fulgurante, une force destructrice exceptionnelle et une intelligence prédatrice.

Dangerosité : 💀💀💀💀💀💀

Comportement :
Féroce, imprévisible, territorial.
Contrairement aux autres VVT, le numéro 17 réagit violemment à la présence d’individus portant le même prénom, titre ou ascendance que lui, comme s’il cherchait à éliminer toute trace concurrente de son identité originelle.
En combat, il démontre des sauts de plus de six mètres, une capacité à démolir des murs, et une agilité quasi féline.
Capable d’anticiper les mouvements, il ne se laisse piéger qu’une fois — jamais deux.

Lieu(x) de vie :
Le VVT-17 a échappé à toute tentative de confinement.
Repéré dans :

  • les anciennes chambres de test sous l’Institut Fex
  • des tunnels ferroviaires abandonnés près de South Bank
  • les égouts vibrants de l’Est de Londres
    Certains murmurent qu’il a été vu près des ruines du laboratoire de Tobiah Grethwick, comme attiré par ses propres origines.

Caractéristiques :

  • Vitesse extrême (presque invisible à l’œil nu lors des pointes)
  • Force brute capable de briser pierre, bois et métal léger
  • Saut supérieur à 6 mètres à partir de l’arrêt
  • Comportement mimétique d’élimination identitaire : s’attaque à ce qui partage son nom, rôle, ou génétique
  • Organe vibratoire interne encore actif après la mort, produisant un son rythmique régulier
  • Potentiel de résurrection spontanée théorique si vibration exacte atteinte
  • Corps entier doit être détruit : aucune partie ne doit être laissée intacte

📜 Autopsie biologique 91-K — Melyfia K. :

« Le sujet était encore chaud lors de la dissection. À la surprise générale, ses organes — en particulier le cœur et les glandes auditives — vibraient à une fréquence constante. J’ai isolé cette vibration dans une chambre hermétique : elle persistait… même après la nécrose complète des tissus. »

« La fréquence n’est ni naturelle ni magique. Elle oscille entre les seuils de perception auditive et mémorielle. J’émets l’hypothèse suivante : le VVT-17 tente inconsciemment d’atteindre la vibration exacte d’une résurrection cellulaire. »

« Ce que cela signifie ? Si quelqu’un laisse un fragment entier, même un œil ou une oreille, cette vibration pourrait rallumer la créature, un jour ou l’autre. Ce n’est pas un VVT ordinaire. Il faut le brûler, le pulvériser, l’oublier. »

« Je ne mentionnerai pas ce rapport dans les cercles médicaux. Trop dangereux. »

Objets récupérables :

  • Noeud vibratoire (hautement instable) : peut être utilisé pour désynchroniser une créature régénérative, ou inversement, stimuler un cœur artificiel (1,2,3,5,7)
  • Glande mémorielle : utilisée pour créer un artefact réagissant à l’identité (idéal pour détecter imposteurs ou doubles) (4 & 6)
  • Sang modulé (rare) : ingrédient central dans les rituels de résilience ou mutation corporelle temporaire (8)

EXP : 170
Argent : 51 $

Belphégor

Lieu de vie : Hellborn
Âge : Inconnu
Occupation : Démon parasitaire de haute lignée, jadis entité consciente des Sept
Statut : Décédé (forme instable disloquée sur le Lac Sans Fin)
Titre : Le Coucheur de Volonté

« Les plus dangereux ne sont pas ceux qui désirent tout… mais ceux qui ne désirent que survivre à travers toi. »

Longtemps dissimulé dans les plis de la réalité, Belphégor était autrefois un être d’une logique froide et d’une volonté souveraine. Parasite parmi les plus anciens, il n’existe qu’en trouvant des hôtes à habiter, à corrompre lentement jusqu’à ce qu’ils s’effondrent sous le poids d’une volonté qui n’est plus la leur. Son règne sur les esprits faibles a traversé des générations. Mais derrière le vernis du manipulateur immortel se cache une tragédie démoniaque.

Belphégor eut deux enfants : un garçon et une fille. Or, chez sa race, la filiation féminine est un sacrilège biologique : il est interdit par essence que deux êtres femelles partagent le même sang démoniaque. Sa fille, qu’il appelait Sennalya, fut donc une anomalie. Il l’aimait avec une obsession maladive. Mais elle disparut, effacée du plan matériel peut-être par ordre des autres Démons Anciens, ou par un choix cruel de son père lui-même.

la ressemblance troublante d’Elira avec Sennalya a fait vaciller les restes de raison qui subsistaient en lui. Convaincu qu’il pourrait renaître à travers elle, Belphégor a orchestré son retour dans le monde des vivants en parasitant le corps d’un homme nommé Arthurs, dans un plan initialement prévu par le sinistre Docteur C.

Mais tout bascula.

Car l’esprit d’Arthurs résista. Puissant, clair, et déterminé, il réussit à inscrire… quelque part la véritable identité du Docteur C, déclenchant une panique silencieuse dans les cercles occultes. Même Belphégor ne parvint jamais à retrouver cette trace. La lutte entre son parasite et l’esprit d’Arthurs fit pourrir le corps hôte, transformant le démon en une abomination instable, grotesque, incapable de suivre les lignes du plan initial.

Son dernier acte fut une tentative désespérée : à la fin du mois de novembre, au cœur du Lac Sans Fin, Belphégor tenta de s’unir à Elira une ultime fois, pensant ainsi faire renaître la lignée perdue. Mais Elira entra dans sa première Mue — une transformation sauvage, animale, colossale. Belphégor n’eut aucune chance. La terre elle-même trembla sous le choc. Car Belphégor était l’un des Sept, et désormais, il n’en reste que six.

Sa forme s’est dissipée dans l’éther. Son nom hante encore le verre de Monique. Mais sa race, désormais, s’efface dans l’oubli, comme il l’avait tant redouté.

Notes personnelles – Élira Duskhelm

Référence croisée : Catherina.
Rédigé par : A.V. Arthurs
Statut : Sujette centrale – Objet de réincarnation active


𝕀 – Sur ses prétendus parents

Aucun acte de naissance. Aucun contrat de foyer. Aucun baptême, aucune signature.
Rien dans les brumes, rien dans les os. Un néant administratif. Une coquille qui respire.

Elle ment ? Non. Trop vide pour mentir.
Ils n’ont peut-être jamais existé.

[note en marge, encre noire :]
« Une chose née d’un rêve laisse peu de traces sur le papier. »


𝕀𝕀 – Frigo 11-74G

Cadavre féminin, peau terne, Humanoid
Même goût. Identique à Élira. Même texture des tendons, même chaleur dans la langue.

➤ 91% de résonance aurique. Testé deux fois.
➤ Elle a le même goût qu’un corps inconnu, trouvé sans nom. Élira elle et le Test 122R sont tout les trois la même personne ou de même famille…


𝕀𝕀𝕀 – Ressemblance avec Catherina

➤ Couleur de yeux identique
➤ Cicatrice sourcilière gauche.
➤ Peau de Porcelaine ➤Cheveux d’un noir jet

Mais elle ne rit pas comme elle.
Et surtout :
Elle me regarde sans amour. Juste avec du jugement. cette Élira est pas ma Catherina, mais… mais….

[biffé trois fois :]
« C’est pourtant elle. Il ne manque rien. Sauf le souvenir. »


𝕀𝕍 – Les autres filles

Depuis deux ans, j’enlève celles qui lui ressemblent.
➤ 11 au total.
➤ 8 mortes. 2 irrécupérables. 1 conservée – « la dormante », je l’ai bien cacher dans la tour ou les nuit son infinie.

Les Kellthorn, eux aussi, ont tenté.
➤ Un double. Corps rêvé. Sans traits. Une poupée en chaleur sans regard.

[note griffonnée :]
« Je comprends maintenant. Le corps, on peut le refaire. Le visage, jamais. Le visage… c’est la punition. »


𝕍 – Élira

Elle est Catherina.
Ou elle la contient.
Ou elle la cache, comme une pierre dans un fruit.

Amanda l’a laissée en vie. Pourquoi ?
➤ Pour me punir ?
➤ Pour me guider ?
➤ Pour me dire qu’elle avait gagné ?

Je ne sais plus si je veux la tuer, l’aimer, ou la vider.

Si je peux la déconstruire… je retrouverai ma fille.
Si je peux la vider lentement… je la referai à l’envers.

[en bas du feuillet, griffé dans le cuir avec une lame :]
« Je la reverrai. Même si je dois la reconstruire à partir d’elle. Même si elle hurle. Même si elle me regarde comme si j’étais déjà mort. »

Dossier : Mes enfants

Fiche 1 : Dolly & Molly (les jumelles)

  • Nées : 1781
  • Mortes : 1790 (âgées de 9 ans)
  • Cause du décès : « Fermeture accidentelle du puits d’oubli » (notation ésotérique).
  • Notes :
    • Toujours ensemble, même dans l’erreur.
    • Je leur ai cousu des souliers tressés de silences. Elles n’ont pas crié.
    • J’entends encore leurs jeux derrière le mur de la cave. Je ne vais plus là-bas.
    • Devenue des zombie, Dolly à manger Molly.

Fiche 2 : Johnny & Sammy (les garçons)

  • Nés : 1783
  • Morts : 1791 (âgés de 8 ans)
  • Cause du décès : “Brûlés dans leur chambre – feu d’origine occulte non élucidée.”
  • Notes :
    • Ils jouaient avec des cendres. Ils disaient voir quelqu’un dans les flammes.
    • J’ai retrouvé leurs semelles fondues, mais encore chaudes, comme si elles refusaient de refroidir. * Mot invisible, je suis heureux des avoirs brulé.

Fiche 3 : Catherina

  • Née : 1786
  • Disparue : 1795 (âgée de 9 ans)
  • Cause : Enlevée par la Peste qui Respire
  • Détails :
    • Elle seule parlait sans peur dans la maison.
    • Ses rêves collaient aux murs comme du miel. Elle disait connaître les noms véritables de mes ombres.
    • La Peste qui Respire est venue un soir sans lune. Elle a traversé les vitres, sans les briser. Elle a simplement pris Catherina, comme on prend un accord parfait.
    • Elle a laissé son lit tiède et ses pantoufles tournées vers la porte.
    • C’était la seule enfant que j’aimais.
    Annotation rituelle, encre noire sur fond rougeâtre : « Elle vit encore. Elle m’attend. Un jour, je passerai de l’autre côté, et je lui recoudrai le monde sous les pieds. »

✒️ Dernière page – ajout personnel d’Arthurs :

« On me dit que j’ai échoué. Mais j’ai vu des dieux tomber pour moins qu’un rire d’enfant. Si les flammes ont pris mes fils, si l’oubli a volé mes jumelles… alors moi, je volerai la mort à la mort. Catherina est à moi. Elle est toujours mienne. »

« Quand je l’aurai retrouvée, le monde saura pourquoi je marche encore. »

Note Sur Amanda

Ce n’était pas une nuit ordinaire. Je venais de la surprendre, Cette poison qui volait des preuves…

Élira. Silencieuse comme l’ombre d’un regret. Je l’avais trouvée dans l’aile arrière de l’atelier, là où personne ne va sauf moi, et les souvenirs. Elle effleurait les souliers de Mira.
Je m’apprêtais à parler. À lui dire qu’elle n’avait pas le droit. À l’effrayer, peut-être.
Mais alors…
La fenêtre s’est ouverte. Et Amanda est entrée.

Pieds nus. Robe en lambeaux. Un œil qui pleure et l’autre qui rit.
Et cette voix… Dieu que ça parlait. Trop. Trop vite. Trop fort.

« Tu vois ce que tu fais ? Tu vois ce que tu fais avec leurs pieds ? Ils crient, Arthur, ils crient ! Même les semelles ont des nerfs ! »
« Elle, là — elle n’a pas choisi d’être belle ! Tu crois que tu l’as inventée ? Tu crois que les cornes poussent pour toi ?! »
« On va tout laver, tout laver, tout laver… »

J’ai voulu l’arrêter. Juste lui dire de sortir.
Mais elle s’est mise à courir. Vers moi. Elle riait, et elle pleurait en hurlant.
J’ai levé la main.
Et elle… m’a brisé.

Il n’y a pas d’autre mot.
Ma nuque a craqué. Mon souffle est tombé. Tout est devenu noir, puis gris, puis tiède.
Et je me suis relevé. Non pas vivant, mais vidé. Avec ce trou, ce canal noir, juste sous l’oreille.
Mes parasites ont commencé à respirer par là.


Depuis… je ne sais plus si Amanda était réelle.
Peut-être une mère. Peut-être un fantôme. Peut-être Élira, en plus vieille, en plus folle, en libérée.

Ce que je sais, c’est qu’elle ne l’a pas touchée.
Elle m’a brisé, moi.
Et elle l’a laissée. Élira. Intacte. Comme un secret qu’on protège.


Je rêve d’Amanda.

« Tu vas encore les lacer, hein ? Encore un tour, encore une boucle. On n’échappe pas aux lacets, Arthurs. Sauf si on coupe les pieds. »

…Mais je pense à Élira.
Elle n’a pas crié.
Elle n’a même pas cligné des yeux.
Elle savait.

Et maintenant je la sens.
Elle est là, toujours là, entre les semelles et les ombres.
Je l’aime. Je la hais. Je la veux.

Liste manuscrite – Dates d’entrée + annotations marginales

(les noms barrés sont tracés avec une plume à encre grise, certaines lettres sont raturées ou effacées)

NomAnnée d’entréeStatutNote marginale
Tilda Morvant1763Rayée“Avait des doutes. Partie au 3e chant.”
Elene Cobb1766Rayée“A brûlé ses propres bottes.”
Magritte Vale1771Rayée“Semelle scellée. Restes envoyés au Bain.”
Norella Fythe1774Rayée“A crié le nom d’un démon.”
Brina Stoll1777Rayée“N’a jamais ri. Douteuse.”
Marylin Pyrot1799Rayée“Trop curieuse. Corps jamais retrouvé.”
Elira Duskhelm1799(non rayée)“Parfaite mesure. Marche en rêve.”

Correspondance d’Arthurs

Atelier de la Semelle Noire – Mournvale


Note manuscrite sur la page de garde (encre rouge sombre, presque sèche) :

« La noblesse ne marche pas. Elle imprime. Ce que l’on suit, c’est la trace du pouvoir. »
A.M


Liste de clients notables (extrait du Registre noir, codé)

  • Famille Kellthorn
    Commande ancestrale. Chaque génération passe l’empreinte à la suivante.
    Détail marquant :
    • Bottines de cérémonie aux talons creux pour accueillir une larme de l’enfant au sevrage.
    • Codification par prénom : Mira (F⁴) inscrite en clair sur la dernière semelle.
    Annotation en marge :
    “Elle est la clef. Son pas murmure la vérité que ses cornes cachent.”
  • Comte Darsewell
    Chaussures compensées à talon de plomb, pour masquer son boitement spectral. Intérieur gravé de prières inversées. Commande urgente avant le Bal de la Ténèbre.
  • Orphelinat de Cragstone (via tiers)
    *Livraison de chaussures à vis de contention. Marquage : « Lot 7 – enfants dociles ».
    Client masqué, signes d’appartenance à une congrégation.

Dossier personnel : Mira Kellthorn

(Dossier scellé – bris interdit sauf par le sang de l’auteur)

  • Statut : Héritière mineure de la lignée Kellthorn – Ramharr dissimulée.
  • Obsession déclarée : Empreinte mystique de la marche.
  • Études secrètes :
    • Relevés de ses pas sur différents sols (cendres, céramique, os de moine).
    • Analyse de fréquence sonore lors de ses déplacements (mention de “résonapathie”).
    • Plan interdit : création de chaussures à harmonique inversée pouvant altérer sa musique intérieure.
    Annotation griffonnée :
    “Si je peux la faire danser, je saurai ce qu’ils ont caché dans ses cornes.”

Croquis et schémas retrouvés dans la doublure du dossier

  1. Empreinte de Mira, reproduite à la main (symbole caché visible sous lumière lunaire)
  2. Plan de chaussures cérémonielles
    • Semelles évidées – insertion de gemmes d’écoute.
    • Contours runiques pour captation de chant d’âme.
    • Emplacement précis des points de pression liés à l’émotion