Erzadon Onophrius

Lieu de vie : Easthallow – Canada, Qc
Âge : de 0 à 3 ans
Occupation : Aucune
Parents : Jhordan Onophrius & Élona Wickside

« Je suis né deux fois… mais j’ai laissé mon ombre à la première. »

Erzadon Onophrius était plus léger, plus frêle que son frère aîné. Lorsque ses bras furent recueillis par le docteur Northstar, aucun souffle ne s’en échappa. Aucun cri, aucune chaleur. Il fut déclaré mort-né, et comme tous les enfants ainsi, son essence glissa doucement dans le Vide – cet espace au-delà des mondes, au-delà même de l’oubli.

Dans ce lieu sans nom, suspendu hors du temps, une femme attendait. Connue seulement sous le nom d’Oracle, elle accueillit l’enfant sans âme contre sa poitrine et entonna une berceuse ancestrale, tissée de silence, de paix et d’échos éteints. Erzadon s’apaisa. Il s’y sentit bien. Trop bien. Une part de lui voulut y rester à jamais.

Mais la magie d’Astariel, son frère né quelques instants plus tôt, le rappela à la vie. Le fil du souffle fut rattaché. Pourtant, l’ombre d’Erzadon ne revint jamais. Elle resta dans le Vide, lovée contre cette présence féminine qui, dès lors, devint sa véritable mère. Cette odeur, cette chaleur, cette voix… rien sur terre ne l’en approchera jamais. Pour Erzadon, Élona n’est qu’une gardienne tendre, une gouvernante attentionnée avec qui son père aurait partagé une aventure, dans l’attente du retour de la seule qu’il nomme Mère.

À son retour dans notre monde, l’enfant hurla. Ce n’était pas un cri, mais un appel abyssal, un grondement qui franchit les dimensions, faisant frémir les miroirs, les corbeaux, et les banshees de la Terre entière. Ce cri n’était pas humain. Il ne l’a jamais été.

Et cela, on aurait dû le deviner dès le premier regard : Erzadon naquit avec les yeux d’un démon, aux iris orangés et fendus, hérités de son père, Jhordan Onophrius, dont le sang porte le sanguinem de la torture. Les cheveux noirs du nourrisson formaient déjà des mèches épaisses, presque huileuses, et ses paupières semblaient lourdes de rêves qu’un enfant ne devrait pas connaître.

Depuis, Erzadon grandit dans une distance étrange. Il dort beaucoup. Parle peu. Et quand il rêve, il murmure parfois la berceuse de l’Oracle… dans une langue perdue aux vivants.

  • Statistiques sociales (âge 0 à 3 ans)
  • Charisme brut : •••○○
  • Persuasion : ••○○○
  • Dissimulation sociale : •••••
  • Intuition sociale : •••○○
  • Influence de l’ombre : •••••
  • Empathie brute : •••○○
Compétence unique : 🌘 Berceuse de l’Oracle

Lorsqu’il est en détresse ou plongé entre veille et sommeil, Erzadon peut invoquer l’écho du Vide. Cela endort ou apaise les êtres sensibles autour de lui (sauf les morts ou les possédés), mais laisse une ouverture minuscule vers l’ombre qu’il a laissée derrière… et ce qui l’habite désormais.

Astariel Onophrius

Lieu de vie : Easthallow – Canada – QC
Âge : de 0 à 3 ans
Occupation : Aucune
Parents : Jhordan Onophrius & Élona Wickside

« Certains enfants naissent. D’autres reviennent. Mais rares sont ceux qui ramènent les autres avec eux. »

Le 1er juin 1970, à 3h14 du matin, sous les orages magnétiques d’une nuit peu ordinaire à Easthallow, Élona Wickside mit au monde un garçon d’une taille exceptionnelle. Poids de naissance : 8,03 kilos. Premier-né de la fratrie, Astariel Onophrius ouvrit les yeux avant même d’avoir pleuré, observant le monde avec une lucidité que l’on n’attend pas d’un nouveau-né.

Mais ce fut à la naissance de son frère jumeau, Erzadon, que l’impossible se produisit. Erzadon ne pleura jamais. Mort-né, disaient le docteur Northstar. Pas de souffle, pas de battement. La douleur s’abattit sur la salle, brève mais tranchante. Et puis, dans l’ombre de l’instant, le cœur d’Astariel vibra d’une onde qu’aucun mage ne pourrait expliquer. Une magie silencieuse et première s’échappa de lui, trouva son jumeau, et le ramena.

Cet événement, aujourd’hui consigné dans les archives d’Easthallow, porte le nom de la Scission du Premier Souffle – un phénomène unique durant lequel une fissure mauve se dessina dans le ciel nocturne, au-dessus des tours de granit et des dômes usés de la vieille ville. Un royaume parallèle y fut entraperçu : miroir distordu d’Easthallow, hanté par des versions corrompues des Cristaux d’Onophrius. Elliott Donnagann, puissant sorcier, osa franchir la fracture. Il ne laissa qu’un mot à son retour :

« C’était notre monde, mais ravagé. Les Cristaux pleuraient une magie que je ne comprends toujours pas. »

Et pourtant, personne ne soupçonna Astariel. L’enfant grandit paisiblement, sans le moindre signe de don magique. Ses parents, soulagés de voir leurs deux fils vivants, ne soupçonnèrent jamais que le miracle venait du premier-né, pas du second. Ce secret – tissé dans la chair, gravé dans l’éther – resta enfoui, attendant son heure.

  • Statistiques sociales (âge 0 à 3 ans)
  • Charisme brut : •••○○
  • Persuasion : •••○○
  • Dissimulation sociale : ••••○
  • Intuition sociale : ••○○○
  • Influence de l’ombre : ••••○
  • Empathie brute : •••••
Compétence unique : 🌀 Vestige du Premier Souffle

Une fois par scénario, si un être vivant est sur le point de mourir, Astariel peut invoquer la résonance du souffle originel, forçant la réalité à lui offrir une seconde chance. Cette action perturbe légèrement la Dualité, attirant parfois l’attention des entités de l’autre côté.

Gloria Álvarez

Lieu de vie : Easthallow
Origine : Salobreña, Andalousie (Espagne)
Âge : 38 ans (née le 2 juin 1961)
Emploi ou Occupation : Psychologue clinicienne à l’Institut de Moltenrivers

« Il n’y a pas de monstre sous le lit. Il est dans la façon dont votre mère vous a parlé quand vous aviez six ans. »

Née dans les hauteurs blanchies de Salobreña, un village andalou baigné de sel et de silence, Gloria Álvarez grandit dans une maison où l’on ne parlait que pour blâmer. Dès ses premières années, elle développa une fascination presque chirurgicale pour les failles de l’esprit humain. Adolescente froide et précise, elle quitta l’Espagne pour poursuivre des études à Londres, avant d’être recrutée par l’Institut de Moltenrivers, célèbre pour son austérité clinique et ses thérapies d’avant-garde… ou d’arrière-chambre.

Gloria est convaincue que chaque être humain souffre d’un trouble mental. Pour elle, la santé psychique n’est qu’une illusion sociale : un vernis fragile sur des traumatismes parentaux. Dans 80 % des cas, dit-elle, « tout commence avec la mère ». Son discours ne souffre aucune contradiction et elle considère la moindre objection comme un symptôme. Son approche repose sur la déconstruction systématique de la pensée de ses patients, souvent jusqu’à la brisure.

En opposition frontale à Williams H. Campbell — son collègue et rival à Moltenrivers — Gloria refuse d’admettre toute forme d’influence occulte ou spirituelle. Pour elle, il n’y a ni passé karmique ni entité parasite : seulement des diagnostics à poser. Pourtant, Easthallow, où elle réside, est hantée par des présences en quête de vengeance. Curieusement, ces forces semblent ne jamais se manifester en sa présence. Peut-être est-ce elle, l’anomalie.

Gloria utilise, dans l’ombre, des méthodes interdites : suggestion sous drogue, micro-lobotomies à l’aiguille frontale, manipulations verbales insidieuses. Ses victimes la remercient souvent avec gratitude, persuadées d’avoir été “réparées”.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 28
  • Persuasion : 30
  • Dissimulation sociale : 25
  • Intuition sociale : 26
  • Influence Mental : 350
  • Empathie brute : -25
Compétence unique : Déconstruction Suggestive

Une fois activée, Gloria peut convaincre n’importe quel interlocuteur que ses pensées ou perceptions sont des symptômes d’un trouble psychiatrique. Cette compétence provoque un doute profond et durable, même sur les souvenirs ou certitudes les plus solides. Effet narratif : les personnages touchés peuvent perdre momentanément un repère crucial, voire être manipulés à rebours de leur volonté sans recourir à la magie.

Le Masque Blanc

Lieu de vie : Aucune trace depuis 1635 — possiblement hors du monde connu
Âge : Inconnu
Occupation : Ronin errant, meurtrier de légende, spectre de sabre

« Il ne parle pas. Il fend. Et parfois, il laisse derrière lui un silence qui coupe encore. » — Proverbe effacé du clan Satomi

Personne ne connaît son vrai nom. Ses origines se perdent dans les batailles sanglantes du Japon féodal, mais les premiers témoignages fiables apparaissent autour de l’an 1635, dans les Plaines de Musashino, vastes étendues sauvages au nord de ce qui deviendra Tokyo.

On l’appelait Le Masque Blanc, car nul n’a jamais vu son visage. Son casque était d’une blancheur de craie, sans ornement ni visière, lisse comme l’oubli. Son armure n’était ni noble, ni grossière : elle semblait composée de pièces volées à des morts récents, toujours fonctionnelle, jamais identique.

Son sabre fétiche ou plutôt, ses deux lames faisaient trembler même les soldats aguerris. On racontait qu’il pouvait fendre la roche, l’acier, le vent, et même l’âme. Une technique interdite, nommée Zantetsuken, aurait été utilisée par lui une seule fois : une attaque si pure, si absolue, qu’elle trancha en deux une statue de Kannon… et le temple tout entier derrière elle. Depuis, le lieu est resté en ruines, malgré les restaurations.

Son destrier, nommé Hizume, était une bête monstrueuse à cinq pattes, dont l’allure tordue et la course fracturaient la logique du terrain. On le voyait arriver par des chemins impossibles, comme s’il pliait l’espace entre deux sabots.

Une ombre de rumeur le suit pourtant encore : il aurait attaqué un groupe d’enfants dans les plaines de Musashino. Les témoins, ou survivants décrivent un massacre inexplicable. Mais alors que les autorités de l’époque envoyèrent une division pour le traquer, le Masque Blanc disparut. Complètement. Aucun corps. Aucune trace. Aucune odeur de sabre. Depuis ce jour, son nom est devenu synonyme de silence.

Certaines écoles de sabre l’utilisent comme menace : « Tranche droit, ou il viendra rectifier ta coupe. »

Statistiques sociales :
Inconnues. Aucune tentative de contact ou d’analyse sociale n’a jamais été menée. On ne sait même pas s’il parle.

Compétence unique : Zantetsuken – Tranche-dieu

Le Masque Blanc peut, par un seul coup parfait, fendre une entité, une protection divine, ou une réalité trop solide. Ce pouvoir ne répond à aucun code humain ni logique narrative. Il n’obéit qu’à une chose : le silence avant le coup. L’utilisation de Zantetsuken impose une disparition immédiate, comme si le monde n’avait pu contenir à la fois l’acte et l’auteur.

Morpheus Karasutake

Lieu de vie : La Crête des Plumes Perdues, au-dessus de Londres, invisible des hommes
Âge : Inconnu (mais ses plumes ont vu trois règnes d’empire et l’éveil du cinquième âge)
Occupation : Guide des traverses impossibles, passeur entre les chemins qui n’existent pas

« Il n’y a pas de frontière que l’on ne puisse franchir si l’on se souvient d’où souffle le vent. »

Né dans les hauteurs embrumées du Mont Kurama, Morpheus Karasutake appartenait à un clan tengu ancien, réputé pour sa fierté guerrière et son savoir martial. Pourtant, dès sa jeunesse, il dévia du sentier ancestral. Tandis que ses frères apprenaient la ruse et la domination des vents, lui préférait l’écoute des pierres, les courants oubliés sous les racines et les brèches entre les lieux.

Il quitta les siens en silence, lors d’une nuit sans lune, emportant seulement un shakujō d’argent et un masque en bois blanc. Depuis ce jour, il ne retourna jamais parmi les Yōkai non par honte, mais par choix. À la lisière du monde visible, il bâtit une demeure suspendue entre les toits, dans une faille d’air que seuls les rêveurs peuvent entrevoir : la Crête des Plumes Perdues.

Morpheus est devenu une légende urbaine à Londres. On dit qu’il apparaît là où ni cheval ni marcheur ne peuvent passer. Il surgit lorsque le sol se dérobe, lorsque les escaliers mènent à des murs ou que le vent devient plus dense que l’air. Grâce à ses ailes antiques et à sa maîtrise des lignes invisibles, il transporte ceux qui sont égarés, voyageurs, orphelins, blessés ou fous, à travers les zones interdites. Il ne parle que rarement, mais toujours avec justesse. Certains affirment qu’il peut voler entre deux battements de cœur, d’autres qu’il marche sur les lignes de chant des corneilles.

Bien que banni des siens, il ne porte aucune haine. Il est le gardien silencieux des lieux qui n’existent pas, l’ami des égarés, et le protecteur des seuils.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 30
  • Persuasion : 20
  • Dissimulation sociale : 50
  • Intuition sociale : 40
  • Influence de l’ombre : 50
  • Empathie brute : 40
Compétence unique : Traverseur du Vide

Morpheus peut, une fois par scène, créer un passage aérien ou spectral entre deux points normalement inaccessibles (mur, abîme, barrière magique, absence de sol). Ceux qui le suivent ne se souviennent pas du trajet, seulement du sentiment d’avoir flotté entre deux mondes. Ce pouvoir ne fonctionne qu’en cas de nécessité urgente ou d’impossibilité physique réelle.

Seamus Daro

Lieu de vie : Quartiers oubliés de Whitechapel, Londres
Âge : 8 ans (né le 27 septembre 1791)
Occupation : Chercheur de coffres et collectionneur de chaînes

« Je peux ouvrir n’importe quoi. Même les choses qu’on voit pas. Même les gens, parfois. »

Seamus Daro est un enfant discret mais inlassablement curieux, errant seul dans les ruelles de Londres depuis que son père un homme affairé à des missions « trop grandes pour les petits » a quitté précipitamment la ville après l’apparition du volcan. Le garçon, depuis, trompe l’ennui comme il peut : en forçant les serrures, en écoutant les soupirs des coffres et en collectionnant les chaînes, cadenas et clés oubliées dans l’ombre.

Il dit ne pas s’aimer beaucoup, mais il parle aux serrures avec tendresse, et parfois même, elles lui répondent. Certains prétendent qu’il peut forger une clé rien qu’en posant les yeux sur une serrure. Ce qu’ils ignorent, c’est que Seamus peut aussi modeler les ténèbres elles-mêmes. Il les garde dans sa poche, comme d’autres gardent des billes, et les étire pour crocheter des portes que personne d’autre ne remarque.

Malgré ses dons étranges, Seamus n’est ni mauvais, ni colérique. C’est un garçon doux, malicieux, parfois un peu triste. Il ne cherche pas à déranger, seulement à comprendre ce qui est fermé, dans le monde comme chez les autres. Ses escapades nocturnes l’amènent souvent à découvrir des lieux oubliés, et certains le considèrent déjà comme un « Enfant-Clef », porteur d’un destin qu’il ignore encore.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 11
  • Persuasion : 10
  • Dissimulation sociale : 14
  • Intuition sociale : 13
  • Influence de l’ombre : 15
  • Empathie brute : 12
Compétence unique : Forge de l’Œil Noir

Si Seamus observe une serrure pendant au moins une minute, il peut créer une clé fonctionnelle à condition qu’on lui donne un objet ou souvenir chargé d’émotion. La clé peut ouvrir plus qu’une simple porte.

Waryon Flamegut

Lieu de vie : Cavernes de Milturys, Angleterre
Âge : 71 ans
Emploi ou Occupation : Forgeron sacré en exil, ancien Chancelier des Glitéon

« Je n’ai pas fui l’exil pour me cacher — mais pour rallumer la forge d’un prince. »

Waryon Flamegut appartient à la race oubliée des Glitéon, forgerons sacrés liés au feu ancien, dont la magie coulait dans le sang et la suie des grandes forges spirituelles. Ancien chancelier et frère de la reine-mère, il était aussi l’oncle de Daemion, jeune héritier au sang incandescent.

Waryon a du les suivre Contre son gré, il fut enlevé la veille du départ par quelques anciens de son peuple qui, inquiets de son attachement au jeune prince Daemion, préférèrent le forcer à l’exil. Il implora qu’on le laisse veiller sur son neveu, mais sa requête fut ignorée. Il fut ainsi projeté dans la pierre et le silence, sans royaume, sans famille, sans voix.

Lorsque les Glitéon décidèrent de quitter les Royaumes-Unis, effrayés par une menace grandissante dans les brumes du monde humain (le Docteur Fex), ils pensaient fuir la mort. Mais ce fut un piège d’illusion sacrée : en franchissant la barrière d’un sanctuaire interdit, ils pénétrèrent une terre ancestrale où toute créature magique au cœur encore vibrant de ténèbres devenait proie. Dans cette chasse sacrée, presque tous périrent. Enfin c’étais l’occasion de Waryon de partir loin et retrouver son neveux.

Sept longues années se sont écoulées depuis. Waryon est enfin revenue il vit désormais dans les cavernes de Milturys, ancien palais des Glitéon. Il est prêt à retrouver Daemion qu’il règne ou non, à rallumer la forge d’un avenir qu’il n’a jamais cessé d’espérer.

  • Statistiques sociales
  • Charisme brut : 17
  • Persuasion : 31
  • Dissimulation sociale : 28
  • Intuition sociale : 15
  • Influence de l’ombre : 32
  • Empathie brute : 18
Compétence unique : Cœur de Braise

Une fois par session, Waryon peut insuffler une volonté ardente dans un allié. Cette flamme intérieure permet d’ignorer toute forme de peur, d’hésitation ou d’influence mentale pendant une scène complète. Dans un rituel, elle peut aussi réanimer brièvement une relique ancienne ou réveiller une mémoire éteinte.

Braawla Spencer

Lieu d’existence : Royaume Spectral (secteur de la Bibliothèque des Murmures)
Âge spectral : Plus de 800 ans
État : Esprit lié au royaume spectral
Époux : Braawl Spencer
Titre : Mage des Voiles, Protectrice Silencieuse

« Ce n’est pas la vengeance qui me tient debout. C’est la mémoire. »

Refusant que son essence se dissolve entièrement dans l’oubli, l’âme de Moira trouva refuge dans les Voiles, renaissant sous le nom de Braawla un écho féminin du nom de son mari. De leur vie passée, il ne leur restait que l’empreinte d’un amour indélébile, unique souvenir rescapé des brumes de l’oubli. C’est cet amour, pur et inaltéré, qui les lia encore au-delà de la mort, les maintenant côte à côte dans l’éternité.

Portée par la gratitude des âmes qu’elle avait libérées de leurs chaînes, Braawla ne revint pas sous forme de spectre vengeur. Elle devint gardienne une présence silencieuse et protectrice. Les cicatrices de sa vie passée, refusant de disparaître, se gravèrent sur sa chair spectrale telles des runes anciennes, chacune porteuse de vérité. Sa parole, imprégnée de ces marques sacrées, devint un écho rare de sagesse et de sincérité dans les brumes du monde des morts.

Elle fonda la Bibliothèque des Murmures, un refuge spectral où les âmes blessées pouvaient déposer leurs récits, leurs douleurs, leurs trahisons. Elle guida les morts-nés, les suicidés, les enfants oubliés. Parmi ceux qu’elle aida à rejoindre la vie malgré la mort se trouve Erzadon Onophrius, dont elle scella la destinée d’un chant ancien avec l’aide de Oracle.

Bien que considérée comme instable par certains membres du Conseil spectral, Braawla travailla dans l’ombre aux côtés de Braawl, son époux éternel. Ensemble, ils rédigèrent les premières ébauches de la Déclaration des Âmes Libres, un texte révolutionnaire visant à accorder aux esprits une identité juridique complète.

Elle posa également les fondations de la Justice Spirituelle, un système où un fantôme pouvait réclamer réparation pour les crimes subis ou perpétrés de son vivant.

  • Statistiques sociales (fantôme) :
  • Charisme brut : 92
  • Persuasion : 108
  • Dissimulation sociale : 72
  • Intuition sociale : 119
  • Influence de l’ombre : 126
  • Empathie brute : 115
Compétence unique : Tissu des Murmures

Peut transformer un souvenir traumatique en ancrage spectral : protège les esprits proches, scelle une vérité ou révèle un passé caché à ceux qui refusent d’entendre. Une fois utilisée, cette capacité laisse une trace durable dans le monde.

Braawl Spencer

Lieu d’existence : Royaume des Brumes
Âge spectral : Plus de 800 ans
État : Fantôme
Épouse : Braawla Spencer (Moira) (vivante, puis liée spectralement)
Titre : Diplomate des Rois Fantômes

« Si même les morts peuvent rêver, alors le monde n’est pas perdu. »

Peu après sa mort, l’âme de Muiren erra longtemps sans nom ni souvenir. Il rejoignit le Royaume des Brumes, où les Rois Fantômes, fascinés par sa droiture en vie, lui offrirent un rôle unique : diplomate éternel entre les vivants et les morts.

Mais vint l’ère du roi Ghost. Tyran spectral rongé par la haine des vivants, il transforma les couloirs du Royaume des Brumes en champs de guerre, imposant la terreur comme loi. Braawl, fidèle à son serment de paix, subit les tortures et humiliations sans jamais trahir ses convictions.

Au cours du XIXe siècle, il apporta à plusieurs reprises son aide aux Orphelins Ramharr, dont certains parvenaient à percevoir sa présence. L’une d’elles, incapable de prononcer son nom d’origine oublié, l’appela Braawl, un mot de sa langue désignant les rivières souterraines. Le nom s’imposa à lui comme une renaissance.

Avec l’aide de ces enfants sensibles aux murmures du monde spectral, il poursuivit son œuvre en silence : il écoutait, observait, et consignait les actes de Ghost, rassemblant lentement les preuves de ses crimes. Lorsque l’heure arriva, Braawl et Braawla, unis à nouveau dans la mort, tendirent un piège au tyran. Grâce au soutien de plusieurs Orphelins, ils enfermèrent Ghost dans une prison de verre noir, scellée par les larmes des âmes libérées.

En 1998, après deux siècles sans nouveau Roi fantôme, la Prophétie du Roi de Grâce s’accomplit. Le jeune roi Astariel monta sur le trône spectral. Braawl devint son principal conseiller et initia trois grandes réformes :

  • Réécriture des Pactes des Brumes abolis par Ghost
  • Création d’un Conseil Mixte vivants-fantômes
  • Éducation spirituelle des vivants sur la véritable nature de la mort

Aujourd’hui encore, on dit que Braawl murmure à l’oreille des veilleurs, là où les ombres sont trop épaisses pour qu’un cœur seul les traverse.

  • Statistiques sociales (fantôme) :
  • Charisme brut : 95
  • Persuasion : 130
  • Dissimulation sociale : 64
  • Intuition sociale : 110
  • Influence de l’ombre : 121
  • Empathie brute : 102
Compétence unique : Voile des Mondes

Crée un sanctuaire temporaire où toute forme d’hostilité entre vivants et morts est suspendue. Peut annuler une agression ou établir une trêve immédiate. Effet limité mais décisif, surtout lors de conflits spirituels majeurs.