Moira Spencer

Lieu de vie : Haute-Nécropole (cité intérieure du Cercle noir)
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Mage nécromancienne douce
État : Décédée
Époux : Muiren Spencer (mariée à 15 ans)
Titre : Mage des Voiles

« Libérer les morts, c’est accorder aux vivants une vérité. »

Née le 4 octobre 1180 dans une cité intérieure de la Haute-Nécropole, Moira Spencer fut dès l’enfance formée à la nécromancie par le sabbat auquel appartenait sa lignée. Toutefois, elle rejeta très tôt les usages dominateurs de cette magie. Pour elle, l’art nécromantique n’était pas une chaîne mais une clé : un outil pour libérer les morts, apaiser les âmes errantes, et honorer les vérités tues par le silence de la tombe.

Ce refus de soumission aux doctrines de contrôle la fit châtier. Tant sa famille de sang que son cercle mystique l’exclurent, la considérant comme hérétique. Elle continua seule, guidée non par les grimoires, mais par les voix des morts qu’elle refusait d’asservir.

C’est lors d’un rite de désenvoûtement dans un village hanté qu’elle rencontra Muiren. Leur lien fut immédiat, comme si leurs âmes se reconnaissaient à travers les mondes. Ils se marièrent à quinze ans, unissant leur savoir et leur sensibilité dans une quête commune de réconciliation entre les vivants et les morts.

Mais leur bonheur fut bref. Le 19 mai 1200, quelques jours à peine après l’assassinat de Muiren, Moira fut capturée par des chasseurs liés à l’Église de la Cire Rouge. Avant de l’exécuter, ils s’assurèrent que l’enfant qu’elle portait ne survivrait pas. Son corps fut abandonné dans un sanctuaire profané, comme une injure à sa mémoire.

Muiren Spencer

Lieu de vie : Garmsveil, collines brumeuses du Nord
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Passeur d’âmes
État : Décédé
Épouse : Brawla Spencer (épousée à 15 ans)
Titre : Passeur d’Âmes

« Je continuerai à parler, même sans souffle. »

Muiren Spencer naquit le 12 mai 1180, au cœur du village de Garmsveil, connu pour sa proximité trouble avec le royaume des morts. Dès l’enfance, il entendit ce que d’autres redoutaient d’imaginer : les appels des âmes oubliées. D’un tempérament calme, lucide, presque insondable, il acquit très jeune la réputation d’un intercesseur entre les mondes. À quinze ans, il épousa Moira, une nécromancienne douce issue d’un lignage ancien. Ensemble, ils œuvrèrent à libérer des esprits, à apaiser des lieux hantés et à rédiger, en secret, les premiers embryons de ce qui allait devenir les Pactes des Brumes.

Mais la mort lui fut tendue comme un piège. En 1200, alors qu’il menait une opération pour libérer des âmes enchaînées par la Cire Rouge — une hérésie catholique fondée sur la création de prisons d’âmes — il fut trahi. Un évêque extrémiste, déguisé en pèlerin, le poignarda en pleine audience spectrale dans la Forêt des Échos. Sa dernière parole, prononcée à genoux dans les feuilles humides, fut une promesse : continuer à servir les morts, même sans souffle.

Belphégor

Lieu de vie : Hellborn
Âge : Inconnu
Occupation : Démon parasitaire de haute lignée, jadis entité consciente des Sept
Statut : Décédé (forme instable disloquée sur le Lac Sans Fin)
Titre : Le Coucheur de Volonté

« Les plus dangereux ne sont pas ceux qui désirent tout… mais ceux qui ne désirent que survivre à travers toi. »

Longtemps dissimulé dans les plis de la réalité, Belphégor était autrefois un être d’une logique froide et d’une volonté souveraine. Parasite parmi les plus anciens, il n’existe qu’en trouvant des hôtes à habiter, à corrompre lentement jusqu’à ce qu’ils s’effondrent sous le poids d’une volonté qui n’est plus la leur. Son règne sur les esprits faibles a traversé des générations. Mais derrière le vernis du manipulateur immortel se cache une tragédie démoniaque.

Belphégor eut deux enfants : un garçon et une fille. Or, chez sa race, la filiation féminine est un sacrilège biologique : il est interdit par essence que deux êtres femelles partagent le même sang démoniaque. Sa fille, qu’il appelait Sennalya, fut donc une anomalie. Il l’aimait avec une obsession maladive. Mais elle disparut, effacée du plan matériel peut-être par ordre des autres Démons Anciens, ou par un choix cruel de son père lui-même.

la ressemblance troublante d’Elira avec Sennalya a fait vaciller les restes de raison qui subsistaient en lui. Convaincu qu’il pourrait renaître à travers elle, Belphégor a orchestré son retour dans le monde des vivants en parasitant le corps d’un homme nommé Arthurs, dans un plan initialement prévu par le sinistre Docteur C.

Mais tout bascula.

Car l’esprit d’Arthurs résista. Puissant, clair, et déterminé, il réussit à inscrire… quelque part la véritable identité du Docteur C, déclenchant une panique silencieuse dans les cercles occultes. Même Belphégor ne parvint jamais à retrouver cette trace. La lutte entre son parasite et l’esprit d’Arthurs fit pourrir le corps hôte, transformant le démon en une abomination instable, grotesque, incapable de suivre les lignes du plan initial.

Son dernier acte fut une tentative désespérée : à la fin du mois de novembre, au cœur du Lac Sans Fin, Belphégor tenta de s’unir à Elira une ultime fois, pensant ainsi faire renaître la lignée perdue. Mais Elira entra dans sa première Mue — une transformation sauvage, animale, colossale. Belphégor n’eut aucune chance. La terre elle-même trembla sous le choc. Car Belphégor était l’un des Sept, et désormais, il n’en reste que six.

Sa forme s’est dissipée dans l’éther. Son nom hante encore le verre de Monique. Mais sa race, désormais, s’efface dans l’oubli, comme il l’avait tant redouté.

Raynard Blackwood

Lieu de vie : Londres (Quartier militaire du Dôme royal, puis manoir familial de Hollowcourt)
Âge : Né le 7 février 1749 – Mort en novembre 1799 (à 50 ans)
Emploi ou Occupation : Chef suprême des Chasseurs Noirs

« Il ne haïssait pas les créatures pour ce qu’elles étaient… mais pour ce qu’elles lui avaient volé. »

Raynard Blackwood fut une figure centrale — et tragique — dans les dernières années du XVIIIe siècle londonien. Né dans une famille noble sans fortune, il fut marqué dès l’enfance par une attaque magique dont les détails restent flous, mais qui laissa son visage partiellement figé et son esprit rongé par la haine. Ce traumatisme donna naissance à une obsession : purifier le royaume des créatures magiques et des « aberrations de la brume ».

Pourtant, paradoxalement, Raynard ne dédaignait pas leurs artefacts : il en collectionnait plusieurs, fascinés par leur pouvoir, leur beauté, et leur lien avec les civilisations occultes perdues. Sa loyauté envers la Couronne était réelle mais fluctuante — il respectait le Roi George III, mais en interprétait souvent les ordres à sa manière. Sa ténacité et ses succès sur le terrain lui valurent cependant la direction des Chasseurs Noirs, l’élite militaire dédiée à la traque des êtres surnaturels.

C’est dans le cadre de cette fonction qu’il élabora, à l’automne 1799, une opération jugée trop ambitieuse par ses pairs. Ignorant les recommandations de la Chambre Occulte, il tendit un piège à une Ramharr en éveil, Mira, et à un Glitéon nommé Daemion. Il captura également un Faune et un Demi-humain, espérant provoquer une réaction en chaîne qui permettrait d’exterminer un groupe entier de créatures d’élite.

Mais Raynard avait sous-estimé la nature des Ramharr : Mira, au cœur du combat, connut sa première Mue — une transformation en créature de brume d’une puissance inédite. La bataille fut brève, violente et sans appel. Raynard fut éventré par la bête qu’il avait voulu piéger, et seuls 25 de ses hommes survécurent sur la centaine engagée, tous traumatisés.

Il laisse derrière lui son épouse, Abigail Blackwood, ainsi que leurs deux enfants : Clarissa (13 ans), une jeune fille curieuse et douée pour la mécanique, et Polias (16 ans), un adolescent silencieux dont le regard semble avoir vieilli depuis la mort de son père.