À mon fils, Ephraim

Si tu lis ceci, c’est que le destin a mis ta main sur mes derniers mots. Je ne suis plus. Je savais que mon temps serait compté dès que j’ai vu ce qu’ils faisaient dans les salles du fond… dès que j’ai compris ce qu’ils voulaient faire de toi.

Je n’ai jamais été un homme fort, ni un père juste. Mais je t’aimais. Chaque jour passé à te voir survivre, à t’adapter, à résister… c’était ma lumière sous terre. J’ai tenté de t’épargner ce que je n’ai pas pu fuir. Si un jour tu retrouves ces murs, ne cherche pas à les comprendre. Fuis-les. Laisse les cendres retomber.

Tu es libre, Ephraim. Libre de vivre ailleurs, libre d’oublier ce que l’on t’a fait.

Ne sois pas ce qu’ils ont tenté de fabriquer.

Sois ce que tu choisis de devenir.

Ton père,
— D. L.
(les initiales sont tremblées, à peine lisibles)