Avant de quitter les brumes d’Easthallow pour les sables anciens d’Égypte, Ilos MacMillan accepta une mission hors du commun : intégrer le programme EXO, connu sous le nom d’Agents de Fracture. Cette unité d’élite opérant dans l’ombre fut rendue accessible grâce à son conjoint, Erzadon Onophrius, mystérieux opérateur de l’organisation. Ilos, las des compromissions politiques et désireux d’un nouvel horizon, accepta. Ce départ ne fut pas une fuite, mais une transmutation. L’homme de diplomatie devint tacticien de terrain, opérant dans les zones liminales où magie, mémoire et guerre secrète s’entremêlaient.

Le 20 mars 1998, à Nicotero — cité fantôme surgie entre les plis du Nil — Ilos et Erzadon scellèrent leur union lors d’une cérémonie aux confins du visible. La bénédiction d’Anubis, dieu des seuils et des vérités cachées, conféra à leur mariage une dimension sacrée. Ce n’était pas une simple alliance, mais un pacte spirituel, forgé dans l’amour et trempé dans les antiques rites.
Il y a à peine cinq mois, ils ne se connaissaient même pas. Ils étaient de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Pourtant, d’une étrange manière, et dans son cœur, Erzadon avait l’impression d’avoir déjà vécu plusieurs années aux côtés d’Ilos — un mystère complexe et magique, dépassant l’entendement humain.
Au départ, Erzadon avait été envoyé pour prêter main-forte à l’assistant du maire, chargé de préparer la soirée de fin d’année 1997. C’est dans les bureaux feutrés de la mairie qu’il croisa Ilos pour la première fois. Une veste en cuir vert, offerte à Erzadon pour le bal du Nouvel An, devint le symbole discret de leur lien naissant. Ce soir-là, sous les lanternes suspendues et les chants oubliés, ils dansèrent.
Ce fut le premier pas d’une union imprévisible : l’équilibre fragile entre l’intellect mesuré d’Ilos et la fougue brûlante d’Erzadon.
Ce duo, fait de dissonance et d’alchimie, s’imposa peu à peu dans les arcanes du pouvoir comme une entité bicéphale, oscillant entre ordre et chaos. Là où l’un méditait, l’autre tranchait. Là où l’un avançait masqué, l’autre fracassait les portes. Ensemble, ils affrontèrent les énigmes du monde occulte, et brisèrent ce que l’on croyait immuable.
Ce fut notamment le sort Consanguinitas Ficta — malédiction d’oubli et d’éloignement — qui les confronta à leur plus grande épreuve. Avec l’aide de Dominique (le frère d’Ilos) et de l’énigmatique Astariel (frère d’Erzadon), ils levèrent ce voile. Dans ce rituel profond, Ilos recouvra ses souvenirs originels et découvrit une vérité plus vaste : Dhomell, en maître des manipulations, avait utilisé ce sort non pour le protéger, mais pour éloigner Cthulu lui-même. Pourquoi ? Et quel bénéfice secret tirait-il de cette séparation ? Le mystère demeure.
Mais depuis ce jour, Ilos n’est plus seulement un mage. Il est un homme complet, conscient de ses racines, lié par un pacte d’amour et d’ombre, et armé pour affronter les fragments brisés de l’avenir.