Le Masque Blanc

Lieu de vie : Aucune trace depuis 1635 — possiblement hors du monde connu
Âge : Inconnu
Occupation : Ronin errant, meurtrier de légende, spectre de sabre

« Il ne parle pas. Il fend. Et parfois, il laisse derrière lui un silence qui coupe encore. » — Proverbe effacé du clan Satomi

Personne ne connaît son vrai nom. Ses origines se perdent dans les batailles sanglantes du Japon féodal, mais les premiers témoignages fiables apparaissent autour de l’an 1635, dans les Plaines de Musashino, vastes étendues sauvages au nord de ce qui deviendra Tokyo.

On l’appelait Le Masque Blanc, car nul n’a jamais vu son visage. Son casque était d’une blancheur de craie, sans ornement ni visière, lisse comme l’oubli. Son armure n’était ni noble, ni grossière : elle semblait composée de pièces volées à des morts récents, toujours fonctionnelle, jamais identique.

Son sabre fétiche ou plutôt, ses deux lames faisaient trembler même les soldats aguerris. On racontait qu’il pouvait fendre la roche, l’acier, le vent, et même l’âme. Une technique interdite, nommée Zantetsuken, aurait été utilisée par lui une seule fois : une attaque si pure, si absolue, qu’elle trancha en deux une statue de Kannon… et le temple tout entier derrière elle. Depuis, le lieu est resté en ruines, malgré les restaurations.

Son destrier, nommé Hizume, était une bête monstrueuse à cinq pattes, dont l’allure tordue et la course fracturaient la logique du terrain. On le voyait arriver par des chemins impossibles, comme s’il pliait l’espace entre deux sabots.

Une ombre de rumeur le suit pourtant encore : il aurait attaqué un groupe d’enfants dans les plaines de Musashino. Les témoins, ou survivants décrivent un massacre inexplicable. Mais alors que les autorités de l’époque envoyèrent une division pour le traquer, le Masque Blanc disparut. Complètement. Aucun corps. Aucune trace. Aucune odeur de sabre. Depuis ce jour, son nom est devenu synonyme de silence.

Certaines écoles de sabre l’utilisent comme menace : « Tranche droit, ou il viendra rectifier ta coupe. »

Statistiques sociales :
Inconnues. Aucune tentative de contact ou d’analyse sociale n’a jamais été menée. On ne sait même pas s’il parle.

Compétence unique : Zantetsuken – Tranche-dieu

Le Masque Blanc peut, par un seul coup parfait, fendre une entité, une protection divine, ou une réalité trop solide. Ce pouvoir ne répond à aucun code humain ni logique narrative. Il n’obéit qu’à une chose : le silence avant le coup. L’utilisation de Zantetsuken impose une disparition immédiate, comme si le monde n’avait pu contenir à la fois l’acte et l’auteur.

Morpheus Karasutake

Lieu de vie : La Crête des Plumes Perdues, au-dessus de Londres, invisible des hommes
Âge : Inconnu (mais ses plumes ont vu trois règnes d’empire et l’éveil du cinquième âge)
Occupation : Guide des traverses impossibles, passeur entre les chemins qui n’existent pas

« Il n’y a pas de frontière que l’on ne puisse franchir si l’on se souvient d’où souffle le vent. »

Né dans les hauteurs embrumées du Mont Kurama, Morpheus Karasutake appartenait à un clan tengu ancien, réputé pour sa fierté guerrière et son savoir martial. Pourtant, dès sa jeunesse, il dévia du sentier ancestral. Tandis que ses frères apprenaient la ruse et la domination des vents, lui préférait l’écoute des pierres, les courants oubliés sous les racines et les brèches entre les lieux.

Il quitta les siens en silence, lors d’une nuit sans lune, emportant seulement un shakujō d’argent et un masque en bois blanc. Depuis ce jour, il ne retourna jamais parmi les Yōkai non par honte, mais par choix. À la lisière du monde visible, il bâtit une demeure suspendue entre les toits, dans une faille d’air que seuls les rêveurs peuvent entrevoir : la Crête des Plumes Perdues.

Morpheus est devenu une légende urbaine à Londres. On dit qu’il apparaît là où ni cheval ni marcheur ne peuvent passer. Il surgit lorsque le sol se dérobe, lorsque les escaliers mènent à des murs ou que le vent devient plus dense que l’air. Grâce à ses ailes antiques et à sa maîtrise des lignes invisibles, il transporte ceux qui sont égarés, voyageurs, orphelins, blessés ou fous, à travers les zones interdites. Il ne parle que rarement, mais toujours avec justesse. Certains affirment qu’il peut voler entre deux battements de cœur, d’autres qu’il marche sur les lignes de chant des corneilles.

Bien que banni des siens, il ne porte aucune haine. Il est le gardien silencieux des lieux qui n’existent pas, l’ami des égarés, et le protecteur des seuils.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 30
  • Persuasion : 20
  • Dissimulation sociale : 50
  • Intuition sociale : 40
  • Influence de l’ombre : 50
  • Empathie brute : 40
Compétence unique : Traverseur du Vide

Morpheus peut, une fois par scène, créer un passage aérien ou spectral entre deux points normalement inaccessibles (mur, abîme, barrière magique, absence de sol). Ceux qui le suivent ne se souviennent pas du trajet, seulement du sentiment d’avoir flotté entre deux mondes. Ce pouvoir ne fonctionne qu’en cas de nécessité urgente ou d’impossibilité physique réelle.

Moira Spencer

Lieu de vie : Haute-Nécropole (cité intérieure du Cercle noir)
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Mage nécromancienne douce
État : Décédée
Époux : Muiren Spencer (mariée à 15 ans)
Titre : Mage des Voiles

« Libérer les morts, c’est accorder aux vivants une vérité. »

Née le 4 octobre 1180 dans une cité intérieure de la Haute-Nécropole, Moira Spencer fut dès l’enfance formée à la nécromancie par le sabbat auquel appartenait sa lignée. Toutefois, elle rejeta très tôt les usages dominateurs de cette magie. Pour elle, l’art nécromantique n’était pas une chaîne mais une clé : un outil pour libérer les morts, apaiser les âmes errantes, et honorer les vérités tues par le silence de la tombe.

Ce refus de soumission aux doctrines de contrôle la fit châtier. Tant sa famille de sang que son cercle mystique l’exclurent, la considérant comme hérétique. Elle continua seule, guidée non par les grimoires, mais par les voix des morts qu’elle refusait d’asservir.

C’est lors d’un rite de désenvoûtement dans un village hanté qu’elle rencontra Muiren. Leur lien fut immédiat, comme si leurs âmes se reconnaissaient à travers les mondes. Ils se marièrent à quinze ans, unissant leur savoir et leur sensibilité dans une quête commune de réconciliation entre les vivants et les morts.

Mais leur bonheur fut bref. Le 19 mai 1200, quelques jours à peine après l’assassinat de Muiren, Moira fut capturée par des chasseurs liés à l’Église de la Cire Rouge. Avant de l’exécuter, ils s’assurèrent que l’enfant qu’elle portait ne survivrait pas. Son corps fut abandonné dans un sanctuaire profané, comme une injure à sa mémoire.

Muiren Spencer

Lieu de vie : Garmsveil, collines brumeuses du Nord
Âge à la mort : 20 ans
Emploi ou occupation : Passeur d’âmes
État : Décédé
Épouse : Brawla Spencer (épousée à 15 ans)
Titre : Passeur d’Âmes

« Je continuerai à parler, même sans souffle. »

Muiren Spencer naquit le 12 mai 1180, au cœur du village de Garmsveil, connu pour sa proximité trouble avec le royaume des morts. Dès l’enfance, il entendit ce que d’autres redoutaient d’imaginer : les appels des âmes oubliées. D’un tempérament calme, lucide, presque insondable, il acquit très jeune la réputation d’un intercesseur entre les mondes. À quinze ans, il épousa Moira, une nécromancienne douce issue d’un lignage ancien. Ensemble, ils œuvrèrent à libérer des esprits, à apaiser des lieux hantés et à rédiger, en secret, les premiers embryons de ce qui allait devenir les Pactes des Brumes.

Mais la mort lui fut tendue comme un piège. En 1200, alors qu’il menait une opération pour libérer des âmes enchaînées par la Cire Rouge — une hérésie catholique fondée sur la création de prisons d’âmes — il fut trahi. Un évêque extrémiste, déguisé en pèlerin, le poignarda en pleine audience spectrale dans la Forêt des Échos. Sa dernière parole, prononcée à genoux dans les feuilles humides, fut une promesse : continuer à servir les morts, même sans souffle.

Morgan Kingston

Lieu de vie : Londres, Royaume-Uni
Âge : Inconnu (fêté le 21 juin)
Race : Inconnue
Statut : Prince déchu dissimulé sous l’identité d’un mécène

Écoutez le chant de mon âme.
« L’âme humaine n’est jamais silencieuse. Il suffit d’apprendre à écouter sans oreilles. »

À Londres, en cette fin du XVIIIe siècle, Morgan Kingston se fait passer pour un riche mécène excentrique et cultivé. Derrière cette façade se cache l’un des plus anciens princes déchus de l’Outre-Monde, retiré depuis que le Lucifer actuel s’est révélé manipulateur et cruel. Morgan cherche désormais à s’extraire des luttes infernales pour embrasser une existence plus nuancée.

Sous couvert d’un mécénat artistique, il fréquente les salons intellectuels et les cercles occultes londoniens, testant les limites de l’humanité et sondant les âmes à travers les arts ésotériques. Il consigne dans des carnets cryptés, des chants anciens ou des codex de runes les désirs, les doutes et les vibrations secrètes qu’il perçoit chez ceux qu’il étudie.

Sa magie n’est pas de ce monde : Morgan maîtrise une forme rare de magie de l’âme. Il peut entendre les pulsations spirituelles d’un individu et les transcrire dans un grimoire personnel sous forme de motifs sonores ou symboliques. Cette discipline lui permet de lire les trajectoires possibles d’une vie, d’une souffrance ou d’un destin.

Fasciné par les humains autant qu’il s’en méfie, Morgan Kingston est une présence discrète, élégante, un observateur des passions perdues et des vérités qu’on ne prononce jamais.

  • Statistiques sociales :
  • Charisme brut : 85
  • Persuasion : 90
  • Dissimulation sociale : 88
  • Intuition sociale : 82
  • Influence de l’ombre : 91
  • Empathie brute : 61
Compétence unique : Lecture de l’Âme

Morgan perçoit la mélodie émotionnelle d’un être et peut la transcrire sous forme de rituel ou de prophétie. Comprendre pleinement cette vibration offre PJ des bonus de jeux très puissant.