Covent Garden Respire à Nouveau… ou Oublie Trop Vite ?

Depuis dix jours, Covent Garden fut le théâtre d’une série de morts étranges qui glaçaient le sang jusque dans les ruelles les plus joyeuses de Soho. Mais ce matin, contre toute attente, l’air semblait plus léger. Depuis la Toussaint, aucun nouveau décès suspect n’a été signalé. Pas d’étranges cloches nocturnes, pas de sang versé sans raison.

Les marchands ont rouvert leurs étals. Les enfants courent à nouveau sous les porches. Le brouillard demeure, mais n’effraie plus.

Et pourtant… ce retour à la normalité semble presque trop rapide.

« Les gens oublient vite quand ça les arrange », confie un balayeur de Bow Street. « Y’a dix jours à peine, on plantait des chandelles comme des croix. Aujourd’hui, ils veulent que tout ça n’ait jamais existé. »

La mémoire populaire est fragile, surtout quand elle gêne. Quelques langues bien pendues osent murmurer que les morts n’étaient que des coïncidences, que les témoins ont exagéré. Une vendeuse de pommes m’a même assuré que Madame Edna Morvil souffrait depuis des années « d’un nerf qui la faisait saigner du nez », oubliant commodément qu’on l’avait retrouvée criant contre des cloches invisibles.

Plus troublant encore, certains habitants semblent ne pas se souvenir du tout des disparitions du guet royal. Trois hommes sont encore portés manquants. Et pourtant, leurs noms ont été effacés des registres d’appel. Même leurs chevaux, revenus seuls, ne sont plus mentionnés.

Oubli ou volonté d’oublier ?

Covent Garden reprend sa respiration, certes. Mais une question demeure : si la peur s’est tue si vite, est-ce parce qu’elle s’est envolée… ou parce qu’elle s’est installée ailleurs, plus discrète ?

Et tandis que Londres s’apprête à fêter la nuit de Guy Fawkes, entre feux d’artifice et effigies brûlées, je ne peux m’empêcher de me demander… et si le vrai feu couvait encore sous les pavés ?

Xander Dhale

Incident à Covent Garden : un cocher pris de panique renverse trois étals

Covent Garden. — Une scène de grand tumulte s’est produite cette nuit le 23 Octobre aux alentours de neuf heures, lorsqu’un cocher de fiacre a perdu le contrôle de son attelage à proximité des étals de fruits. Les chevaux, selon plusieurs témoins, se seraient cabrés sans raison apparente, entraînant le véhicule dans une courte mais brutale course au milieu du marché.

Trois étals ont été renversés, blessant légèrement deux marchandes. L’une d’elles, Mme Agnes Prowse, 54 ans, a dû être transportée chez un apothicaire voisin pour une blessure au bras, mais n’a pas survécue suite a des complication. Le cocher, un certain Harold Venn, a été emmené pour être interrogé par la garde municipale. Il aurait, d’après certaines sources, parlé de « cloches qu’il entendait sous la rue » au moment de l’incident. L’homme est connu pour sa sobriété et n’a aucun antécédent d’instabilité.

Les réparations sont en cours au marché.

Xander Dhale